Aina Randrianatoandro « Le critique de cinéma est une branche à part entière des métiers du cinéma »
17 janvier 2024 // Cinéma // 4015 vues // Nc : 168

En décembre 2023, le critique de cinéma Aina Randrianatoandro est sélectionné pour être membre du jury de la FIPRESCI (Fédé- ration Internationale de la Presse Cinématographique) au Festival International du Film de Duhok dans la région autonome du Kurdistan irakien. Cette participation représente à la fois une étape de plus pour ce critique, et un pas vers la reconnaissance du cinéma malgache.

Que représente cette participation pour vous ?
C’est une opportunité immense qui me permet d’évoluer davantage en termes d’expériences professionnelles. C’est aussi une opportunité de réseautage et, bien sûr, de voyage. La critique de cinéma est une branche entière des métiers du cinéma. En étant un critique de cinéma reconnu à l’échelle internationale, je rends honneur à mon pays.
En tant que membre du jury de la FIPRESCI, j’ai été amené à visionner les films kurdes qui font partie de la section Kurdish Feature Competition (six longsmétrages fiction et un documentaire). Puis, aux côtés de mes deux collègues, Sait Tarakcioglu, cinéaste et critique de cinéma turc basé en Allemagne, et de Katharina Dockhorn, journaliste et critique de cinéma allemande, nous avons délibéré parmi ces films celui à qui on attribuerait le prix de la FIPRESCI.

Quelle est l’importance de la critique pour le cinéma malgache ?
Je pense que si les critiques malgaches sont reconnus ailleurs, c’est un plus qui ajoute de la crédibilité à notre image.La balle est alors dans le camp des professionnels du cinéma s’ils vont considérer nos feedbacks (positifs ou négatifs ou mitigés) par rapport à leur œuvre. Il est important pour le cinéma malgache d’avoir des critiques pour que les cinéastes malgaches puissent avoir des feedbacks sur la qualité de leur œuvre. Une critique avec un jugement et une analyse bien argumentée peut donner aux professionnels du cinéma des éléments qu’ils peuvent prendre en compte pour savoir pourquoi telle chose fonctionne et telle chose ne fonctionne pas. Et c’est important dans un pays où il n’y a pas encore de véritable école de cinéma.

Justement, quel est le rôle d’un critique aujourd’hui ?
Le critique de cinéma, c’est une personne qui propose une lectured’un ou plusieurs films. Cette lecture, également appelée critique, peut être publiée à travers divers médiums : presse écrite, magazine, website, podcast audio, podcast vidéo, etc. Le contenu d’une critique comprend généralement un

jugement et une analyse argumentée du film. Ça fait six ans que je m’adonne à la critiquede cinéma. Je suis un des membres fondateurs et un des membres du bureau de l’Association des Critiques Cinématographiques de Madagascar (ACCM). Je suis également membre individuel de la FIPRESCI. J’ai contribuéà la couverture médiatique de divers festivals internationaux de cinéma (Madagascourt Film Festival ou MFF à Antananarivo, le Festival International du Film de Rotterdam aux Pays-Bas, le Festival International du Film de Durban en Afrique du Sud, l’Ojo Cojo International Film Festival à Madrid en Espagne, etc.). J’ai publié des critiques de cinéma dans divers magazines (no comment® magazine, Awotélé, No’o Cultures) et webzines (Africiné notamment). En juin 2020, j’ai été deuxième lauréat d’un concours de critique de cinéma organisé parl’Agence Panafricaine d’Ingénierie Culturelle (APIC).

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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