Voahary Madagascar : La passion du raphia
8 décembre 2020 // Mode & Design // 5966 vues // Nc : 131

Créée en 2018 par Mino Randrianasolo, la marque Voahary Madagascar se distingue par des accessoires et des objets de décoration en raphia combinant qualité et originalité. Des pièces uniquement faites main pour rehausser l’artisanat local.

Passionnée par l’artisanat, les accessoires ou objets faits main, Mino Randrianasolo s’est lancée dans l’entrepreneuriat à travers sa marque Voahary Madagascar. Depuis deux ans, elle crée des sacs, des accessoires et des objets de décoration en raphia. « Je suis toujours étonnée de voir à quel point, il est possible de créer de belles choses avec les fibres naturelles. Le raphia s’est donc imposée à moi… naturellement ! » Pourquoi le nom Voahary ? « Ce mot signifie nature ou création. C’est également le nom de mon premier enfant. Je n’ai pas mis longtemps à choisir le nom de la marque. »

L’aventure Voahary commence dans sa maison à Ankadifotsy, qu’elle a aménagée en atelier. C’est dans cet espace somme toute restreint que ses grandes idées et superbes créations se sont développées. « Avec le raphia, il est possible de confectionner des produits de qualité, notamment des sacs, des tapis, des chapeaux, des paniers et même des packagings pour emballer des produits de luxe. » Si au départ, Mino n’avait aucune expérience dans le domaine de l’artisanat, aujourd’hui, elle est déjà bien rodée surtout dans le choix de la qualité de la matière première. « Le bon raphia est épais et lisse. Dans le cas où il est un peu fourchu, on l’utilise pour des rembourrages. » Mais la qualité de ses produits est également assurée par son équipe d’artisans, hommes et femmes. « Je ne suis pas dans cette optique de ne travailler qu’avec femmes. J’ai un couturier et quelqu’un qui travaille le crochet et un autre en situation de handicap. Tant que les personnes sont motivées, je les recrute. »

Se lancer dans l’entrepreneuriat n’a pas été facile et continuer à produire, surtout pendant la crise sanitaire, n’a pas été évident. Mais, la jeune femme a su rebondir en collaborant avec une autre marque locale, les 3LP (3 Ladies Pirates) dirigée par Samira Moumini. « Nous nous sommes rencontrées lors d’un échange sur l’entrepreneuriat. Une cliente de Samira voulait une pochette en raphia et lambahoany (cotonnade), nous l’avons réalisée et nous avons vu que le rendu était génial. » Les deux créatrices fusionnent leur savoir-faire en créant trois modèles de sacs en raphia et lambahoany. Viavy a vu le jour après le confinement, une marque qui rend hommage aux femmes et portent les noms de Gisèle, en référence à Gisèle Rabesahala, la toute première ministre de Madagascar, Binao, une reine Sakalava, et Suzy, en mémoire à l’écrivaine Suzy Andry.

Ces deux créatrices sont des modèles à suivre dans le monde de l’entrepreneuriat à Madagascar puisqu’elles font partie des 50 femmes retenues sur 300 candidatures pour le programme Women Innovative Leaders And Entrepreneurs 2020 qui agissent dans le digital. Voulant donner plus de valeur à sa marque, Mino a déménagé son atelier dans le quartier de Faravohitra. « Je souhaite bien sûr promouvoir mes produits mais aussi ceux des marques qui partagent les mêmes valeurs que nous. » Elle compte enfin s’implanter en France pour faciliter sa distribution et produire une vingtaine de pièces pour le marché européen. « C’est un travail de longue haleine mais pour moi, il n’est pas question d’abandonner puisque je n’ai jamais baissé les bras face aux difficultés ! »

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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