Yaël Solofonirina : Femme de combat
13 mars 2023 // Diaspora // 2052 vues // Nc : 158

Ainée d’une fratrie de quatre enfants, tous dans l’armée, Yaël Solofonirina a réalisé son rêve en intégrant l’US Marines depuis deux ans. Elle a reçu le diplôme de Class Motivator ou battante qui motive toute la classe au Camp Lejeune, une base de l’United States Marine Corps située à Jacksonville en Caroline du Nord aux Etats-Unis.

« Devenir Marine était mon rêve depuis toute petite » affirme-t-elle. « Quand l’occasion s’est présentée, je l’ai tout de suite saisie. » Aux Etats-Unis, le Corps des Marines comptent environ 186 000 militaires dont 6 % de femmes et 35 000 de réserves répartis dans l’infanterie, l’aviation, la marine, la cavalerie…
C’est une unité emblématique de l’armée américaine dont le savoir-faire technique en fait une force redoutable. « C’est un domaine à dominance masculine. Comme dans tous les métiers, il faut bien effectuer son travail selon les normes requises pour gagner la confiance de la hiérarchie. » Mais bien sûr, être une femme dans ce métier apporte de nombreux avantages notamment dans les performances physiques. « Elles s’améliorent de jour en jour puisque les entrainements sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Je fais également mes preuves dans les circonstances qui requièrent de l’agilité.
Ce n’est pas toujours évident pour les hommes. » Malgré tout, le fait de toujours vouloir faire ses preuves sont assez contraignants. « Pour entrer dans l’armée, il faut tout d’abord le vouloir. 
Après, il faut être tenace et rigoureux.  Il faut beaucoup d’auto discipline. » Justement, quelles sont les étapes pour pouvoir intégrer l’armée américaine ? « Il faut aller dans un centre de recrutement (Recruting Station) pour rencontrer un recruteur et celui-ci donne les détails concernant l’intégration à la branche militaire de votre choix. Il faut passer trois épreuves : médicale, physique appelée IST (Initial Strength Test), et écrit (ASVAB). L’échec à l’une des épreuves est un motif de rejet de la candidature. A l’issue de ces trois épreuves, il y a le Basic Training ou Bootcamp qui dure 13 semaines.

C’est après ces 13 semaines qu’on obtient officiellement le titre de Marine. » Les principales missions du Corps des Marines des Etats-Unis sont les spécialités des groupes de combat composés de l’infanterie de combat qui a pour objectif de saisir et contrôler le terrain ennemi, les forces aériennes la plus importante au monde, l’élément d’appui au combat qui s’occupe de la logistique, la communication de renseignements… « Je ne peux pas donner les détails de mon travail au sein des Marines.
Mais pour avoir un petit aperçu,  je fournis un support logistique, comme l’octroi des munitions aux troupes en expéditions. » Sa journée est d’ailleurs bien remplie. « Je commence à 5 heures du matin. Je fais les entraînements avec ma section pendant une heure. Ensuite, je me prépare pour le travail. Je finis vers 16h ou 17h, je rentre chez moi pour me changer et aller à la gym. Ensuite, je retourne chez moi pour étudier et je dors vers 22 heures. »
Les entraînements parfois difficiles ne lui font pas peur. Yaël est une jeune femme qui sait ce qu’elle veut. « Je pense que les moments les plus difficiles sont ceux où je suis physiquement épuisée mais que je ne peux pas abandonner. C’est à cet instant que la force mentale doit prendre le dessus.
Heureusement que je suis entrainée à fonctionner ainsi, donc quand ce genre de situation se présente, je me dis juste que ce n’est qu’un autre entrainement. » Mais quand ces moments difficiles se présentent, elle peut toujours se réfugier vers sa deuxième passion, la musique.
Elle chante et joue de la guitare depuis petite. « Quand je suis entrée dans les forces armées, la musique a créé une balance dans la vie de militaire.  Je ne pense pas que je devrais me reconvertir plus tard car la musique fait partie de mon quotidien.  Je vais même sortir une chanson originale très bientôt. »

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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