Toavinjanahary Marianno : Hors logique
19 octobre 2025 // Arts Plastiques // 1775 vues // Nc : 189

Ce mois-ci, c’est Toavinjanahary Marianno qui réalise la couverture de nocomment. Premier prix du concours Art & Design, ce peintre se distingue par ses œuvres que les amateurs d’art qualifient d’insaisissables. Des tableaux hors cadre !

Comment la création est-elle entrée dans votre vie ?
Privé de dessin par mes professeurs qui me confisquaient mes carnets, j’ai rusé en me tournant vers l’écriture. Plus libre après le bac, je me suis formé seul à la peinture. Sans thèmes imposés, je crée pour moi, incapable d’attendre l’existant : là où d’autres achetaient des posters, moi, je les dessinais.

Vous avez remporté le premier prix du concours Art & Design.
Le tableau Mbola tsy nahazo fahaleovan-tena n’était même pas achevé quand je me suis inscrit. J’ai sauté sur l’occasion. Le voir utilisé en photo de profil ne m’a pas surpris : les gens n’avaient jamais vu ça en soixante ans. Peut-être que ça a changé leur regard sur la situation locale.

Aujourd’hui, vous vous êtes lancé dans le surréalisme ?
Je refuse de rester enfermé dans une formule, même gagnante. On nous martèle l’objectivité en histoire, mais à force, elle devient une maladie qui étouffe la peinture.

Le surréalisme m’a offert une échappée vers l’inconscient et l’irrationnel. Découvert à travers mes cours, j’y ai trouvé une correspondance avec ma quête : matérialiser ce qui échappe à la logique. Mais ce n’est qu’une étape : après lui, je veux explorer l’inspiration elle-même, du Caravage au baroque.

Votre exposition personnelle sera justement consacrée à ce thème.
Le titre sera Quand l’amour est surréaliste. J’ai voulu matérialiser mes réflexions après avoir posé des questions objectives sur l’amour éros, celui qui est sensuel et passionnel. Très vite, je me suis heurté à l’impossibilité de le comprendre logiquement. L’amour est une impasse, une absurdité, une libération ? J’ai renoncé à la logique et choisi le surréalisme pour expliquer l’inexplicable. Parce qu’aimer, au fond, c’est déjà plonger dans le rêve et l’inconscient.

Vous êtes plus aquarelle ou peinture à l’huile ?
J’utilise tous les médiums. L’acrylique quand je suis pressé, l’huile quand j’ai de la patience. Crayon, aquarelle aussi. Ce n’est pas une question d’outil, mais de désir. Je ne sais pas si j’ai de l’inspiration ou non. J’ai juste ce besoin de faire, alors je fais.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Facebook : Marianno Toavinjanahary

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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