The Ring : Un cercle artisanal
13 juillet 2025 // Cinéma // 4547 vues // Nc : 186

À Antananarivo, trois jeunes passionnés de cinéma signent un thriller fantastique aussi sombre qu’ambitieux : The Ring. Tourné dans une maison abandonnée, le film plonge un groupe d’amis dans un monde parallèle où la mort rôde à chaque détour. Avec peu de moyens mais beaucoup d’audace, l’équipe parie sur la peur… et sur la force du cinéma fait maison.

Un vent froid souffle sur Ambohipo. Une maison abandonnée, un couloir qui craque, des ombres qui bougent sans logique… et cette étrange bague qui ouvre un passage vers une autre époque. Un autre monde. Là où la mort s’invite sans frapper. Là où l’amitié devient un piège, et où les années s’effacent pour mieux piéger les âmes. The Ring – aucun lien avec le film de Gore Verbinski – est un thriller psychologique, nerveux et hanté, réalisé par trois passionnés de cinéma qui ont décidé de provoquer les démons, avec une caméra, un micro, et beaucoup d’audace.

Elio Christian Tsima, Basil Njaranirina et Yves Jinisky Be n’avaient pas d’argent, mais ils avaient une vision. Alors ils ont tout fait eux-mêmes. Scénario, tournage, montage, son, effets… Une aventure artisanale, tournée en deux mois dans des lieux qui suintent la légende urbaine. À Ambohipo, sur le plateau, des rumeurs de monstres circulaient. « On priait tous les jours. Le décor faisait flipper pour de vrai », raconte Elio, mi-sérieux, mi-amusé. Et c’est dans cette ambiance qu’est née The Ring, inspirée de ces lieux chargés de peur et de mémoire.Dans le film, Oleck, garçon tranquille, bascule avec ses amis dans un monde parallèle. L’année 1996, choisie comme époque de ce cauchemar, colle à l’esthétique un peu crasseuse et brumeuse du thriller malgache que le trio tente de créer. « Faire peur, ce n’est pas juste crier », précise Yves Jinisky. « C’est savoir faire réagir un acteur à ce qui n’existe pas encore. Jouer la terreur quand le monstre est dans ta tête », rajoute Basil Njaranirina.

Trois cerveaux, trois paires de bras. Elio Christian s’occupe du montage et de la voix-off, Basil assure le cadrage et le maquillage, Yves s’attelle au son. Et tout ça, avec un budget quasi inexistant. Sept mois de préparation, des économies personnelles, des castings et des formations maison pour les acteurs. On est loin des studios californiens, mais l’envie est là, solide comme un cri dans la nuit. Derrière ce film, il y a aussi Youth Corporation, leur boîte, leur laboratoire, leur rêve. Et une ambition de faire voyager The Ring à travers Madagascar, de province en province, pour réveiller le cinéma de genre dans l’île. Une suite est déjà en chantier. Mais surtout, une idée circule. « On peut créer du cinéma ici, avec ce qu’on a, même quand on n’a presque rien », comme le clamment les trois cinéastes d’Ambohipo.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 38 82 764 68

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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