The Revery : Du rêve à la (dure) réalité
2 février 2021 // Musique // 6030 vues // Nc : 133

Power trio labellisé indie pop, The Revery est bien décidé à produire une oeuvre frappée du sceau de la qualité, voire de l’exigence. Inutile de préciser que quand il parle d’amour et de petits zoziaux, ce n’est pas pour ressortir une énième fois les conneries ambiantes propagées par les médias mainstrean !

Ils se décrivent comme des amoureux de l’amour e ardents défenseurs de l’environnement. Des mutants néo-babas ? Les descendants tropicaux du Flower Power ? Peut-être pas, car The Revery - nommément Hasina Ratsimbazafy (guitare, chant), Antonio Andrianaritiana (batterie,chœurs) et Riccardo Andrianantenaina (basse, chant) - ne se cantonnent pas au « peace and love », à « Gaïa Mama » et autres exhalaisons vertes à la Greta Thunberg. Le groupe privilégie aussi des thématiques plus existentielles placées sous le signe de l’introspection : « Nos chansons sont le fruit de notre vécu. Sombres ou dansantes, elles expriment des états d’âmes bien réels que nous nous efforçons de transcrire avec nos mots et mélodies ». Un titre comme «Very Fanahy » (Âme perdue) illustre parfaitement ce choix esthétique : « Le morceau évoque toutes les luttes qui se produisent en nous de façon souterraine, l’angoisse, la peur ». Optimiste malgré tout, le trio explore par ailleurs les possibilités de bonheur dans un monde matériellement et spirituellement dévasté (« World’s Fear »), sans négliger la capacité libératrice de l’amour (« Zazavavy » (Jeune fille).

« Alin’ny Nofy » (Rêve de nuit) est le titre donné à leur premier EP (normalement en vente, à l’heure où paraît cet article). « Pour nous, c’est la concrétisation de ce qu’on a tant espéré, de ce groupe qui est notre refuge, là où nos rêveries prennent vie ». C’est sur les bancs de la faculté d’économie que leurs routes se croisent. The Revery naît en 2015 des cendres d’une formation originellement ancrée dans le métal. Désireux d’adopter dès le départ une direction musicale différente, le trio se forge petit à petit une réputation de « puriste » sur la scène underground.

Fans de Franz Ferdinand, Kristel, Hippo Campus et Two Door Cinema Club, ils revendiquent un certain éclectisme formel, inspiré autant de la pop que de la soul, du tsapiky, du jazz. Leurs titres résultent à la fois d’une écriture mûrement réfléchie et de longues séances d’improvisation, où chacun compose et écrit. Le trio a déjà fait ses preuves sur scène, notamment à l’interlive du groupe Shiny Happy People en 2017, au Roxicomania de 2018 et surtout, pour leur première têted’affiche au Kudeta en 2019. Le 16 janvier dernier, c’est à l’Institut français de Madagascar qu’ils se sont produits. Rêveries du rockeur solitaire ?


Propos recueillis par Eva Rasamison

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Lire

12 juin 2025

Tourisme : Coup d'envoi de la 11ᵉ ITM

Les chiffres sont en hausse. La 11ᵉ édition de l'International Tourism Fair of Madagascar (ITM), le rendez-vous annuel des acteurs du secteur du touri...

Edito
no comment - Déconnexion

Lire le magazine

Déconnexion

Chaque mois de juillet, un phénomène saisonnier bien malgache s’observe : la migration estivale des familles tananariviennes vers leurs villages d’origine. Loin du bitume, des bouchons et de la Jirama capricieuse, c’est le grand plongeon anthropologique. À l’arrivée, les enfants ouvrent des yeux ronds : « Quoi, on peut faire bouillir de l’eau sans micro-ondes ? » Feu de bois, bassine en plastique et douche à ciel ouvert deviennent soudain les nouvelles technologies de pointe. On redécouvre que l’on peut cuisiner sans vitro-céramique, que les zébus ont toujours la priorité, et que l’eau du puits, ça muscle les bras et l’esprit. Quant au réseau mobile, il s’obtient en grimpant dans le manguier le plus proche. Mais attention, pas question de se moquer. Ce retour aux sources est aussi retour à l’essentiel : repas partagés, récits de grand-mère, jeux sans écran. Et en bonus, un stage intensif en autonomie énergétique, bien utile pour affronter les coupures à Tana. Finalement, c’est peut-être le village qui est le plus en avance. Bonnes vacances… et bon bain (à la bassine) !

No comment Tv

Interview – Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary - MAI 2025 - NC 184

Découvrez Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary , photographe spécialisé dans le nu artistique, dans la rubrique LOISIR du 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® Magazine, numéro de mai 2025 - NC 184. Photographe spécialisé dans le nu artistique, Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary est un passionné qui raconte des histoires à travers chaque cliché. Son objectif : casser les clichés sur ce genre qu’il qualifie de « liberté », encore trop mal perçu à Madagascar. 

Focus

Star tour à Antsonjombe

Star tour à Antsonjombe dans le cadre de la fête de la musique.

no comment - Star tour à Antsonjombe

Voir