Independen’Za : Rap pour toutes, toutes pour le Rap !
16 novembre 2024 // Musique // 8114 vues // Nc : 178

Sororité, unité, diversité, cohésion : les mots manquent de décrire le mouvement. Independen’Za rassemble, depuis mars dernier, les rappeuses d’Antananarivo et plus. Il n’y a plus de distinction, plus de disparité entre les écoles du rap, elles sont plusieurs personnalités devenues une même force. Independen’Za n’est ni un groupe, ni un collectif, c’est une idée portée par les femmes du milieu : des femmes qui n’ont pas froid aux yeux.

Elles sont 12, pour l’instant : KVR, Bug Zazavavindrap, Kintaniavo, KJB, Fitia, Reen Key, Vladine Panda, Fefeh, Johanna Kassam, West Kilowatt, Adamah Skay, et Prin Cess. Elles sont rappeuses, battantes, réunies par Hasina Rfl au sein de ce mouvement qu’on appelle aujourd’hui Independen’Za. Hasina Rfl, pour son émission Aktiveo a commencé à rassembler des rappeurs, au défi de faire du freestyle sur un thème et une instrumentale qu’il aurait créée. Puis, l’idée lui est venue : pourquoi ne pas réunir toutes les femmes rappeuses sur une même scène. Independen’Za, c’est la même motivation unie sous plusieurs voix et plusieurs voies. KJB, rappeuse reconnue chez Achiteck, suit le mouvement : « Dans le monde du rap, il y a souvent cette division que le public fait sur le « old school », le « middle school » ou le « new school ». Hasina a réussi à nous réunir et à nous regrouper en une grande synergie où toutes les générations se retrouvent. » Elles viennent de Tana ou encore de Maroantsetra, de différents groupes ou de différentes générations, et l’idée reste la même : si femme, vous passez par des moments difficiles, ou peut-être seulement, vous cherchez une voix pour vous porter, un peu d’encouragement : elles ont les mots pour cela.

En mai dernier, la vidéo Independen’Za est sortie. Elle réunit les grands noms du rap, avec, à son début, Psykopasy portant et passant le flambeau à Kintaniavo. Au-delà des appréhensions, elles ont réussi à prouver un talent, une férocité et une harmonie à plusieurs sensibilités, sur peu de moyens. Chaque couplet exprime sa vision de la femme indépendante, une indépendance qu’elles prouvent, non pas par refus d’aides, mais par une résilience hors du commun. C’est pour cela qu’elles font appel, aux rappeuses et au public, parce que plus que la musique, elles entretiennent une sororité qui défie les stéréotypes du genre : elles se portent, se donnent des conseils, se confient et se soutiennent. Fefeh, la plus jeune de toutes, a commencé le rap il y a près d’un an. « Au début, j’avais peur de me retrouver avec ces grands noms, moi, une rappeuse du New School. Mais une fois que je me suis retrouvée avec elles, j’ai pu y retrouver des mentors, des grandes sœurs pour me conseiller. » Et Bug le renforce : « J’ai pu rencontrer des personnes qui, sans que je ne le sache, m’admiraient. Aujourd’hui, nous sommes proches, nous nous racontons même nos secrets. »

Nos maîtresses des mots ne prévoient pas pour autant de rester sur leurs propres voix : soutenu par Hasina RFL, et Ravaka, leur pilier en communication, nos rappeuses prévoient de réunir toutes les femmes et filles autour d’une table, pour parler et discuter, partager et s’ouvrir aux maux. L’idée est la même, porter une voix, pour celles qui ne le disent pas tout haut. Après un premier live succès à La Teinturerie à Ampasanimalo, le mouvement prévoit de revenir au moins une fois par an sur scène : féminines, osées, agressives, il n’y a aucune barrière pour nos rappeuses.

Rova Andriantsileferintsoa

Facebook: Activeo
Numéro: 032 30 551 84 (Ravaka)

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - La fierté en prolongations

Lire le magazine

La fierté en prolongations

Il y a des moments où Madagascar oublie ses 23 régions et vibre à l'unisson. C’était le cas lors de la dernière édition du Championnat d'Afrique des Nations l'a bien montré. Les Barea, match après match et en devenant vice-champions d'Afrique, ont fait que bien des Malgaches se sont découverts fans du ballon-rond. Chaque coin de rue, chaque taxi-be, chaque salon étaient transformé en fans-zone. Chaque passe et chaque drible était commenté comme si l'avenir du pays en dépendait. Et peut-être que c'était le cas. C’est fou le foot ! Rendez-vous à la Coupe du monde ?Mais ces moments de joie et de fierté collectives ne sont pas qu’au stade. Ca serait réducteur de penser ainsi. Le rapatriement du crâne du roi Toera a réveillé un sentiment patriotique forts dans le cœur de millions de Malgaches. L’événement national a fait ressurgir un passé qu'on pensait enfoui dans les livres. Des Sakalava aux habitants des Hauts Plateaux, tous ont exprimé leur fierté. Nous avons des aïeux braves !Et puis, il y a ces jeunes qu'on oublie souvent, mais que No Comment essaie de mettre en avant. Ils brillent même souvent loin des projecteurs. Grâce à leurs exploits – en raflant médailles et coupes dans des tournois continentaux et mondiaux de robotique et intelligences artificielles – Madagascar est davantage connu du monde. On en parle moins, alors que leur succès est aussi intense qu'un but à la dernière minute.Force est de dire que ce qui nous rassemble, ce sont ces vibrations partagées. Ces événements mettent entre parenthèses notre quotidien et font vibrer notre cœur de Malgache. Un but, un crâne de roi, une invention IT... Peu importe, tant que ça prouve qu'ensemble, Madagascar peut faire bouger les choses.

No comment Tv

Interview - Ep.Sandy.N - Septembre 2025 - NC 188

Découvrez 𝐄𝐩.𝐒𝐚𝐧𝐝𝐲.𝐍 dans la rubrique CULTURE du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, NC 188 - septembre 2025. Ayant commencé en 2008, 𝑬𝒑.𝑺𝒂𝒏𝒅𝒚.𝑵 s’est peu à peu fait un nom dans le domaine de la peinture à Tana. Peintre-portraitiste, il se démarque de ses pairs en réalisant des portraits de célébrités allant d’Albert Einstein à Marylin Monroe, en passant par Jimi Hendrix ou encore Jaojoby. Mais il est surtout connu pour avoir interprété – à sa manière – la très célèbre Joconde de Léonard de Vinci. Ici, il s’agit de La Joconde à Tana.

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir