Hanitriniaina Herimahefasoa : Des tresses inspirées de ses racines
23 avril 2025 // Beauté & Bien être // 3937 vues // Nc : 183

C’est celle qui, selon les jurés, a « utilisé une technique classique et l’a parfaitement réussie ». Nommée vice-championne du Style & Colour Trophy à Paris en décembre 2024, Hanitriniaina Herimahefasoa se fait une place parmi les meilleurs coiffeurs du monde avec une création faite de tresses, sa spécialité. Dans cette édition au thème « Utopia », elle a été jugée parmi les compétiteurs de cinq autres pays pour sa créativité et son exécution. Aujourd’hui, elle revient dans sa ville, Moramanga, où elle tient son salon Clinic Beauté et d’où elle ambitionne de porter au plus haut son art.

©photo : Hanitriniaina H.

Entre la compétition nationale et internationale, quels ont été les défis ?
Tout a commencé par un concours local organisé par L’Oréal. J’ai fait partie des huit finalistes retenus pour participer au The Haistylist Contest Madagascar. J’y ai remporté la première place, me permettant de devenir leur ambassadrice. Après, il y a eu une sélection nationale dont le résultat m’a permis de participer à la compétition internationale. Le thème durant les deux compétitions, ici et à Paris, était « Futuriste », donc quelque chose qui n’a jamais été vu ou fait.

J’ai choisi de faire des tresses — en apportant une touche d’innovation — parce que c’est ce que je maîtrise le mieux, en plus de mettre en valeur mon côté malgache. Au niveau local, il n’y a pas eu de grandes préparations : c’était une création qui m’a demandé du temps et de l’imagination. La coiffure a changé plus de vingt fois avant d’arriver à sa forme finale. Par contre, pour le Style & Colour Trophy à Paris, ils m’ont demandé une photo de ce que je comptais faire. Dans un court délai, j’en ai envoyé. Le défi a été de réaliser ce qui avait été dessiné.

Les tresses… Un art ?
C’est une passion. J’ai aimé tresser depuis mon enfance. À l’âge de 12 ans, je savais déjà en faire, d’autant que je vivais dans la côte où tout le monde en faisait. Là-bas, j’ai déjà été inspirée, spécialement par ceux qui font des nattes tressées — du « rary tsihy ». Je me disais qu’on pouvait également le réaliser sur les cheveux. Ce n’était qu’une idée, un rêve, et c’est plus tard que j’ai réalisé que c’est devenu un talent.

Ce sont le The Haistylist Contest et le Style & Colour Trophy qui m’ont poussé à le développer. C’est en y participant que j’ai compris que cette technique était ma signature. Comme c’est un talent, je n’ai pas fait de formation en particulier et parfois, je m’étonne de ce que j’ai réussi à rendre. Mais je sais par la même occasion que c’est une création et que je ne pourrai pas reproduire exactement à l’identique.

Quels sont tes projets ?
Si avant je n’exploitais pas cela à 100 %, je comprends désormais que c’est un talent que je n’ai pas envie de laisser mourir. Mon projet est de me concentrer sur cet art en particulier parce que je tiens là quelque chose de différent. J’espère que le public appréciera, d’autant plus qu’il s’agit d’une coiffure qui permet de se démarquer et de mettre en valeur la culture malgache. Je pense développer les tresses comme un art plutôt que comme une coiffure. Je sais que ce ne sera pas le genre de coiffe qu’on mettrait pour aller dans des cérémonies, mais je pense travailler en collaboration avec des artistes ou d’autres stylistes pour les défilés de mode. J’ai également l’intention de partager ce que je sais. Je conseille toujours aux coiffeurs et aux coiffeuses de continuer à se renforcer et à apprendre. J’espère qu’ils n’hésiteront pas à participer aux concours de ce genre, parce que ce genre d’opportunité peut ouvrir un chemin sans qu’on s’y attende.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 34 58 255 15

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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