Hanitriniaina Herimahefasoa : Des tresses inspirées de ses racines
23 avril 2025 // Beauté & Bien être // 4093 vues // Nc : 183

C’est celle qui, selon les jurés, a « utilisé une technique classique et l’a parfaitement réussie ». Nommée vice-championne du Style & Colour Trophy à Paris en décembre 2024, Hanitriniaina Herimahefasoa se fait une place parmi les meilleurs coiffeurs du monde avec une création faite de tresses, sa spécialité. Dans cette édition au thème « Utopia », elle a été jugée parmi les compétiteurs de cinq autres pays pour sa créativité et son exécution. Aujourd’hui, elle revient dans sa ville, Moramanga, où elle tient son salon Clinic Beauté et d’où elle ambitionne de porter au plus haut son art.

©photo : Hanitriniaina H.

Entre la compétition nationale et internationale, quels ont été les défis ?
Tout a commencé par un concours local organisé par L’Oréal. J’ai fait partie des huit finalistes retenus pour participer au The Haistylist Contest Madagascar. J’y ai remporté la première place, me permettant de devenir leur ambassadrice. Après, il y a eu une sélection nationale dont le résultat m’a permis de participer à la compétition internationale. Le thème durant les deux compétitions, ici et à Paris, était « Futuriste », donc quelque chose qui n’a jamais été vu ou fait.

J’ai choisi de faire des tresses — en apportant une touche d’innovation — parce que c’est ce que je maîtrise le mieux, en plus de mettre en valeur mon côté malgache. Au niveau local, il n’y a pas eu de grandes préparations : c’était une création qui m’a demandé du temps et de l’imagination. La coiffure a changé plus de vingt fois avant d’arriver à sa forme finale. Par contre, pour le Style & Colour Trophy à Paris, ils m’ont demandé une photo de ce que je comptais faire. Dans un court délai, j’en ai envoyé. Le défi a été de réaliser ce qui avait été dessiné.

Les tresses… Un art ?
C’est une passion. J’ai aimé tresser depuis mon enfance. À l’âge de 12 ans, je savais déjà en faire, d’autant que je vivais dans la côte où tout le monde en faisait. Là-bas, j’ai déjà été inspirée, spécialement par ceux qui font des nattes tressées — du « rary tsihy ». Je me disais qu’on pouvait également le réaliser sur les cheveux. Ce n’était qu’une idée, un rêve, et c’est plus tard que j’ai réalisé que c’est devenu un talent.

Ce sont le The Haistylist Contest et le Style & Colour Trophy qui m’ont poussé à le développer. C’est en y participant que j’ai compris que cette technique était ma signature. Comme c’est un talent, je n’ai pas fait de formation en particulier et parfois, je m’étonne de ce que j’ai réussi à rendre. Mais je sais par la même occasion que c’est une création et que je ne pourrai pas reproduire exactement à l’identique.

Quels sont tes projets ?
Si avant je n’exploitais pas cela à 100 %, je comprends désormais que c’est un talent que je n’ai pas envie de laisser mourir. Mon projet est de me concentrer sur cet art en particulier parce que je tiens là quelque chose de différent. J’espère que le public appréciera, d’autant plus qu’il s’agit d’une coiffure qui permet de se démarquer et de mettre en valeur la culture malgache. Je pense développer les tresses comme un art plutôt que comme une coiffure. Je sais que ce ne sera pas le genre de coiffe qu’on mettrait pour aller dans des cérémonies, mais je pense travailler en collaboration avec des artistes ou d’autres stylistes pour les défilés de mode. J’ai également l’intention de partager ce que je sais. Je conseille toujours aux coiffeurs et aux coiffeuses de continuer à se renforcer et à apprendre. J’espère qu’ils n’hésiteront pas à participer aux concours de ce genre, parce que ce genre d’opportunité peut ouvrir un chemin sans qu’on s’y attende.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 34 58 255 15

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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