Agence Totem : Sans strass ni paillettes
15 août 2025 // Mode & Design // 3120 vues // Nc : 187

Discrets en off-runway mais bien présents dans Vogue Chine ou en campagne pour Calvin Klein, les mannequins de Totem ne courent pas les plateaux télé — ils foulent les podiums. Trente ans après sa création, l’agence revient sur le devant de la scène en accompagnant la renaissance du festival Manja à Antananarivo. La méthode Totem — rigueur, structuration, formation — reste une référence dans un univers où l’image compte, mais ne suffit pas.

Flashback : 1995. La planète mode vibre au rythme des défilés de Gianni Versace, où Naomi Campbell, Linda Evangelista et Claudia Schiffer règnent en reines absolues. L’âge d’or des supermodels bat son plein : les tops deviennent des icônes mondiales, presque plus puissantes que les marques qu’elles incarnent. Le mannequinat se structure en système, en industrie, en grammaire visuelle. C’est dans ce climat ultra-codifié qu’émerge Totem à Madagascar. Randrianjatovo Faly, alors danseur et chorégraphe diplômé, découvre un secteur local sans cadre ni suivi. « Même les conditions de travail étaient flottantes », se souvient-il. Il transpose alors au mannequinat ce qu’il connaît : discipline, technique, présence. Et il fonde une agence avec une vision à long terme.

Dès ses débuts, Totem choisit l’exigence. Formation au défilé, posture face caméra, stylisme, maquillage, vocabulaire mode : rien n’est laissé au hasard. « On s’est inspiré d’une agence italienne. L’idée, c’était de structurer, pas juste de faire défiler. »

Résultat : certains de leurs mannequins apparaissent aujourd’hui dans Vogue Chine, signent chez Calvin Klein, pendant que ceux d’agences plus récentes collaborent avec L’Oréal ou Victoria’s Secret. En 2000, Elite Model Look International confie à Totem la sélection malgache : validation internationale. « On a même formé des formateurs à La Réunion. » Depuis, certaines agences réunionnaises viennent encore se perfectionner chez eux. Mais toujours sans tapage. « On ne vend pas de rêve. Ce n’est pas : “viens chez nous et t’es à Berlin dans deux semaines.” »

Les critères, eux, restent serrés : 1m70 minimum pour les femmes (1m72 à l’international), une vingtaine d’hommes représentés. Les mannequins plus size ? « Ce n’est pas notre domaine. » Totem, c’est l’anti-strass. Ici, on apprend que paraître ne suffit pas : « Certains prennent la grosse tête après un article de presse. On leur rappelle que ce n’est pas un concours de miss. C’est un travail. » À venir : un show coiffure et beauté, puis la Modus Mode Fashion Week. Mais pour Faly, le plus grand défi reste culturel : « Le mannequinat ici est encore vu comme un passe-temps. Même si ça change. »

Mpihary Razafindrabezandrina

Instagram : @totem.agency.models

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - Mada fait son cinéma

Lire le magazine

Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

No comment Tv

Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189

Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».

Focus

Randonnée du CASM

Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.

no comment - Randonnée du CASM

Voir