Trimobe : Attrape-moi si tu peux !
22 août 2023 // Loisirs & J’ai essayé // 5491 vues // Nc : 163

Le ravageur est de retour : Trimobe, le héros des folklores malgaches, rentre dans un nouveau format. Cette fois, il est projeté sur une carte. Parti d'un brainstorming et de quelques passages sur YouTube, le jeu de rôle s'inspire du classique "Loup-Garou". Ramanohisoa Tahina Avotra Kenny, créateur du jeu, en parle dans les bibliothèques, les entreprises, et partout à Antananarivo. Depuis avril 2023, le conteur des nouveaux temps fait sa part des choses dans la promotion des classiques malgaches, tout en offrant quelques minutes de fun et de bonne humeur aux joueurs.

"Le village s'endort…" La phrase classique du "Loup-garou" est maintenue, bien que traduite, et les règles du jeu ont été quelque peu adaptées. Le jeu se fait sur deux périodes différentes : de nuit et de jour. Trimobe, Faramalemy, fokonolona, mpamosavy, mpisikidy, mpanandro, miaramila et plus encore : chaque participant se voit attribuer une carte, un personnage et une ou plusieurs fonctions. Ce rôle, personne ne le sait sauf le joueur lui-même. Le jour levé, chacun se doit de deviner qui sont les Trimobe - les ravageurs - qui, chaque nuit, décident d'éliminer une personne. Si personne n'arrive à les démasquer, ils remportent la partie.

Le jeu est une adaptation du classique de Thiercelieux.
Proposé par Tahina Avotra Kenny Ramanohisoa après une formation en création de contenu, le jeu commence à faire le tour de la ville, et même en dehors. Les 23 cartes du jeu se répartissent sur une dizaine de personnages inspirées des mythes et des contes malgaches.
Le but étant de créer un sentiment d'appartenance, si tant que l'objectif est de faire découvrir les folklores locaux.
La narration qui l'accompagne se fait entièrement en malgache. « Trimobe, c'est un rappel aux contes qu'on écoutait quand nous étions petits, avec un "angano angano arirarira". Nous ajoutons également quelques citations et ohabolana (proverbes) afin de vraiment instruire et de faire découvrir le public."

Depuis quelques mois, Tahina Avotra Kenny Ramanohisoa et son équipe font le tour des bibliothèques et des événements pour parler de ce nouveau concept. La cible reste principalement les jeunes désireux de s'exercer à parler en public : le jeu trouve son sens dans le partage et l'échange.

La narration est libre, et chacun peut raconter sa version de l'histoire : il est même possible d'en faire une adaptation à la vie d'entreprise. Une partie dure 15 minutes à une heure pour au moins huit joueurs et, au maximum, 18. Tahina Avotra Kenny ambitionne de créer des extensions à son jeu.  « Nous serions ravis que le jeu fasse un tour de Madagascar, et que chaque région ait sa propre adaptation. » Conscient des défis qu'engendre une telle initiative, le créateur avoue : « Les tabous et les interdictions sont différents partout, et c'est pour ça que nous faisons appel à des connaisseurs et des spécialistes de la culture malgache. »

Le jeu garde la forme d'une narration participative. Les retours des joueurs n'en sont que positives. La prochaine étape est la commercialisation du jeu. « Nous prévoyons d'imprimer des cartes, avec une notice, et un petit packaging "vita gasy". Certaines sociétés nous ont demandés si le jeu était à vendre ; c'est en cours, et ce sera bientôt le cas. » Une extension du jeu est prévue pour bientôt, avec une application mobile pour substituer à la notice physique. Du design des cartes - par l'illustrateur, Azer Tanjona - à l'impression, sa notice et le planning, pour l'instant, l'équipe marche sur ses propres moyens.

En attendant, les tours de bibliothèque, des écoles et des centres continuent, toujours affichés sur leur page. Excellent moyen de renforcer la cohésion d'une équipe, le jeu joue sur la communication et l'écoute. Difficile ? Non, à chaque joueur sa stratégie pour survivre et échapper à la colère du criard « Maimbo olombelona ».

Propos recueillis par  Rova Andriantsileferintsoa

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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