Océane Steffy « Chanter en malgache est une évidence »
2 décembre 2021 // Musique // 9569 vues // Nc : 143

Océane Steffy entre petit à petit dans la cour des grands. Après quelques apparitions sur scène, elle s’apprête à sortir un premier album en décembre prochain. Un mélange de soul et de jazz, uniquement en malgache.

Pourquoi la musique ?
Je suis tombée dedans depuis toute petite, comme on dit. Ma grand-mère jouait du piano et mon père est multi-instrumentiste. La guitare est le premier instrument que j’ai vu à la maison et dont j’ai appris les bases, mais je joue également du piano et de l’harmonica. À 12 ans, j’ai participé à un concours musical national avec mon père où nous sommes sortis demi-finalistes. Nous avons même sorti un album en 2012. À la maison, mes parents écoutaient beaucoup George Mickael, Boy George ou les Beatles, ce qui influencé ma musique. Mais plus tard, disons dans ma phase rebelle, j’ai voulu créer mon propre style en me tournant plutôt vers Her ou Daniel Caesar. Ça se ressent dans ce que je fais actuellement, disons une fusion de jazz et de soul, mais cela ne m’empêche pas d’écrire et de composer dans d’autres registres.

Que nous promet ce premier EP qui sortira le 14 décembre prochain ?
Il y aura une dizaine de chansons uniquement en malgaches : notre langue est tellement riche et malléable, aucune raison de s’en priver. L’album sera baptisé T.I.A, c’est l’abréviation du titre « Tontolo itoeran’ny ara », mais T.I.A signifie aussi « aimer », un de mes thèmes de prédilection. À l’extérieur, je projette l’image d’une femme forte mais au fond, je suis très fleur bleue. J’aime le romantisme, la solitude, parler avec moi-même. Dans la chanson, « Tontolo itoeran’ny ara », je parle précisément d’une maison de sérénité où je me sens bien et où mon esprit est libre. En fait, je parle de mon corps. Je voudrais qu’on considère le corps, surtout celui des femmes, comme un sujet plutôt qu’un objet.

Justement, tu aimes travailler avec les femmes…
Oui, elles ont une vision différente et qui me correspond. Pour mon second live, j’ai demandé à mon manager à travailler uniquement avec des musiciennes. Après quelques semaines de recherches, Mialy Tiana à la batterie et Hasina à la basse sont venues m’accompagner pour mon concert au Garage à Antsahavola en juillet dernier. Malgré un bon retour du public, je sais qu’il y a encore des choses à rectifier. Je fais mes recherches, j’ai mon propre rythme de travail. Je suis quelqu’un de très perfectionniste même si je suis aussi très flemmarde. En tout cas, je veux devenir une musicienne professionnelle et j’y travaille.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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