Novegasy : Derrière nos écrans, d’autres histoires
19 novembre 2023 // Media & Add-0n // 8054 vues // Nc : 166

Là où le drame, l’action, et la comédie se retrouvent, Novegasy promet le divertissement sur une programmation de séries entièrement malgaches. Lala Ramaherirariny, directrice des projets de chaînes chez Canal Plus passe toutes les nouveautés scénaristiques au peigne fin, avant de les offrir au grand public. Depuis trois ans, la chaîne recueille les Novelas malgaches pour en donner une diffusion exclusive à ses abonnés.

Séries malgaches, producteurs malgaches : la programmation de Novegasy varie entre les genres pour convenir aux goûts du public de l’Île.
Lala Ramaherirariny ne sous-estime pas les 24 heures de diffusion : cinéphile, elle lit chaque nouveau scénario pour en découdre le propos.
Bien qu’aidée d’un comité de lecture – des patrons de chaînes africaines - elle ne reçoit que les écrits qui ont rempli les critères préalables.
« J’ai rédigé un modèle à remplir pour tous ceux qui souhaitent soumettre leur projet : l’auteur y met une description de son histoire en une phrase, sa note d’intention, et donc ce qui rend la réalisation originale » explique-t-elle.
Après aval, la production est lancée.
La chaîne ne marque aucune pause aux nouveautés, d’autant que la plateforme s’ouvre à tous les producteurs du pays.

« Nous avons déjà collaboré avec une quinzaine de producteurs, dont trois d’entre eux - Avoko Production, Saricom, et Progénération -sont fixes. »  Un large choix s’offre au public, de Wisa en action, à Zovy ? pour les fans de série policière : les productions achetées par la plateforme.

Novegasy se hisse dans le top 5 des chaînes les plus regardées à Madagascar, pour un public variant entre 15 et 45 ans. Top 3 de celles des plus suivies par les abonnés de Canal Plus, la chaîne propose jusqu’à 800 épisodes par an. Chaque série en tient environ une soixantaine d’une durée de 45 minutes chacun. Sur ce chiffre, commence le défi de Lala Ramaherirariny : le responsable revoit toutes les histoires et leur écriture, sans en changer les grandes lignes, pour l’adapter au public. « Il y a certaines limites aux scènes de sexe, à ce qui attaque une religion, ou un parti politique. Je regarde les 15 premiers et derniers épisodes pour voir le fond, avant de l’envoyer à la programmation, en Côte d’Ivoire. » Tout le processus peut prendre de mois en année, sous le suivi pointilleux de la directrice. En réunissant les scénaristes malgaches, Novegasy trace une évolution permanente – principalement en soutenant le milieu du septième art. « Nous avons également décidé de récompenser nos acteurs par le Novegasy Award, afin de les encourager dans le travail. Je trouve que depuis nos débuts, une grande amélioration s’est remarquée dans nos productions, chose que le grand public ne voit pas forcément en se fiant aux précédents renoms des producteurs. » Pour la responsable de la chaîne, il est d’autant nécessaire d’éduquer le marché par un contenu d’abord basique mais évolutif.   

Si évoluer ne va pas sans s’offrir les opportunités, la plateforme renforce ses actions. « Nous prévoyons bientôt d’offrir une formation en écriture de séries avec Sonya Zain, experte de la Côte d’Ivoire. Afin de renforcer la capacité de nos productions locales. » La plateforme mise sur ses ressources humaines, mais surtout, et bientôt, sur une nouvelle production. « Nous sommes en train de travailler sur l’adaptation d’une série Bollywood en malgache, le titre sera « Soran-jadina ». Il s’agit d’un projet d’envergure, en ce sens, parce que c’est une production exécutive de la plateforme. » La directrice ambitionne également de reprendre les séries d’antan sous une nouvelle forme : Ankilabao 2.0 et Revy sa Ditra, reviennent avec une nouvelle génération d’acteurs.  De par sa contribution, Lala Ramaherirariny apporte une innovation constante au milieu. « Si auparavant, les producteurs ont dû créer des DVD à commercialiser, pour en ressentir les retombés financiers, cette nouvelle plateforme offre un moyen simple de diffuser leurs séries au large public » explique la directrice. Cela va sans oublier que le milieu se construit petit à petit, et que chaque nouveau projet tient en elle une bataille pour améliorer la qualité des productions locales.

Propos recueillis par  Rova Andriantsileferintsoa
Lala Ramaherirariny : +261 34 42 275 60

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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