Mirana Ramaromanana : Plus d’un tour dans son sac
9 juin 2021 // Mode & Design // 5388 vues // Nc : 137

Rond, carré, en losange ou cylindrique, le sac en raphia est un véritable objet de mode. Avec la marque Kemba Tsara, Mirana Ramaromanana en a fait son matériau de prédilection, en le mixant avec le cuir. Choix judicieux, car les deux se déclinent à l’infini.

Le sac, l’accessoire incontournable des femmes. Et Mirana Ramaromanana l’a bien compris. Cette jeune femme, habitant à Toamasina, a lancé sa propre marque de sacs baptisée Kemba Tsara. Kemba signifiant « jeune fille » chez les Antaisaka, peuple originaire du sud-est de Madagascar. Pour apporter cette touche authentique et moderne à ses créations, elle a opté pour une combinaison de deux matières : le raphia et le cuir. Le raphia, Cette fibre 100% naturelle, bien de chez nous, attire l’industrie de la mode depuis quelques années. Elle reste une des matières les plus tendances.

Chez Kemba Tsara, ces deux matières sont travaillées de manière artisanale et traditionnelle. La jeune créatrice met un point d’honneur à garder leurs essences. « Il est important de travailler le visuel mais aussi de faire voyager les sens à travers le côté sauvage du cuir et l’odeur végétal du raphia même s’il est teinté, tissé, crocheté ou tressé. » Le cuir est choisi en fonction du produit final. Souple ou rigide, il sublime chaque sac dans les moindres détails. Il peut être utilisé en fermoir, en anse ou encore en lanière…

Chaque pièce reflète l’authenticité, la modernité, le naturel qui finalement représentent la femme d’hier et d’aujourd’hui. Des femmes qui osent s’affirmer et s’exprimer. Raison pour laquelle, sa première collection sous le nom Hantakely est un hommage à sa mère, disparue deux ans plus tôt. « Ma maman s’appelait Hantanaivosoa. Sa perte est un des moments les plus difficile de ma vie. Mais je me suis inspirée d’elle, le genre de sac qu’elle aimait porter. Cette collection est en son honneur et à toutes les femmes fortes, aux mères qui jonglent avec les différentes responsabilités. Ce n’est pas toujours évident d’être une femme chez nous ! »

Jeune femme engagée, Mirana a d’abord eu une autre vie avant d’intégrer le milieu de la mode. Elle était juriste publiciste et collaborait avec l’Alliance française de Toamasina en coopération avec l’Institut international des droits de l’Homme et de la Paix en tant que coordinatrice en droit humain.

« J’ai toujours été une grande activiste en droit humain et comme féministe. J’étais également responsable de Women Empowerment Services de l’ONG Yes TaFiTa. » Mais pourquoi la mode ? Tout simplement parce que c’est une autre façon de mener son combat et de promouvoir la femme pour qu’elle puisse s’exprimer à travers un style. « Je trouve que le sac finalise une tenue. Il nous lie à notre intimité par son contenu, les modèles peuvent révéler notre personnalité. Il apporte un certain pouvoir ! »

Sa marque a d’ailleurs collaboré avec le designer Tantely Rakotoarivelo pour le défilé « Mariées déprimées ». « Cette collaboration été importante pour moi. J’ai aimé l’idée véhiculée par sa collection. Malgré les soucis, les dépressions, le mariage, la mode et le style peuvent être une thérapie. » Mirana continue son aventure. Pour ses prochaines collections, elle voudrait travailler d’autres matières et à se lancer dans la confection de vêtements.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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