Go Go Dancer : Dans la lumière, après la nuit
14 juin 2025 // By Night // 2279 vues // Nc : 185

Enflammer le dancefloor de l’Hôtel de l’Avenue à Analakely, la nuit tombée : c’est leur travail. Ces quatre jeunes filles – toutes à la vingtaine – égayent ce club à partir de 21 heures les jours de semaine et 22 heures le week-end, pour ne rentrer qu’au petit matin. La nuit, elles tiennent la scène et la ligne.

Costume très léger, déhanchement bien millimétré ne laissant pas les yeux des clients indifférents. Dans le brouillard scénique, lumière stroboscopique légèrement tamisée, elles reproduisent des pas de danse qui ne relèvent nullement de l’improvisation. « Il n’y a pas de place pour ça dans notre métier. Tout est bien préparé en groupe, quel que soit le rythme proposé par le D.J. », dévoile Keiza. Et c’est vrai : de l’électro au kilalaky, de l’afro au dihy gasy et même de la danse de salon ou du tango argentin, les demoiselles sont éclectiques. « Notre présence sur cette piste a pour but d’inciter les clients à se mettre à l’aise, se lever et danser », explique Nehemia. Josia, Anja et Paulina – autres membres de la bande – acquiescent.

Pour ces oiseaux de nuit, gagner son steak grâce à la danse est comme joindre l’utile à l’agréable. « Il s’agit d’une passion pour nous toutes, depuis nos tendres enfances », laisse entendre Anja. Et ça paie relativement bien – surtout avec les pourboires – pour des jeunes adultes comme elles. « Des filles avaient entrepris ce travail avant nous, et d’autres viendront emboîter nos pas. Mon seul message est de respecter ce métier. Respectez-vous, pour la pérennité de ce travail », lance Keiza en grande sœur. Grâce à leur sérieux, Go Go Dancer est fréquemment appelée à danser dans des événements, à assurer le poste d’hôtesses. Leurs silhouettes, un des critères de recrutement pour être danseuse de nuit, y sont aussi pour quelque chose.

Danser la nuit, ça pourrait sembler facile. Paulina confie le contraire. « Souriantes et accueillantes envers les clients de la maison, nous faisons face parfois à des esprits bornés qui nous prennent pour des filles de joie et se permettent de nous harceler, jusqu’à faire des attouchements sexuels », regrette-t-elle. Les déhanchements gracieux et les mouvements ondoyants, parfois suggestifs, rendent certains fous. Heureusement, une convention a été établie avec l’Hôtel de l’Avenue : pas de photos, ni de contact physique. Sinon, les videurs jetteront les concernés dehors. « Nous sommes danseuses. Rien de plus. Malheureusement, même certains de nos proches ne comprennent pas ça », regrettent-elles. La seule chose qu’elles aspirent à faire est de danser sans se vendre, briller sans s’éteindre

Rova Andriantsileferintsoa

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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