Eric Raisina : Confiance en soie
29 avril 2024 // Mode & Design // 4402 vues // Nc : 171

En plus d’avoir représenté Madagascar à la Fashion Week de New York en 2010, Eric Raisina a déjà habillé l’actrice française Sabine Azema et l’iconique Grace Jones. Sa formule magique ? Travailler sa matière de prédilection, la soie, sous sa propre signature : se sentant à la fois Malgache et citoyen du monde, fin technicien textile et explorateur de textures.

La scène se passe dans sa boutique à Paris :  Eric Raisina rencontre Angelina Jolie. À l’image de cette actrice qui brille autant sur le tapis rouge que dans les actions humanitaires, les créations d’Eric Raisina sont tout aussi versatiles, il fait passer la soie presque partout. « Je privilégie surtout la soie dans mes créations et également d’autres matières naturelles comme le coton, le lin et aussi le raphia de Madagascar que j’aime plus particulièrement pour créer des robes du soir haute couture. Je trouve aussi intéressant d’avoir réussi à adapter la soie pour une garde-robe plus accessible et portable au quotidien, voire même pour être portée au travail. Mon style est réellement dédié pour une collection balnéaire chic. » Toujours pour adapter la soie à plusieurs garde-robes, il habille différentes tailles et nationalités, crée des collections pour différents thèmes et saisons. Pour autant, cette diversité ne compromet pas son identité de designer en textile et mode ; loin de là, il y a un look Eric Raisina qui est commun à toutes ses créations, faites main s’il vous plaît. « Mes collections sont facilement reconnaissables grâce aux matières et textures qui sont mes véritables signatures. Je suis un véritable coloriste, j’adore les couleurs, on me connait bien pour ça. Je crée diverses écharpes très souples mais toujours texturées, qui font partie intégrante du look Eric Raisina. »

Photos : Eric Raisina
Photos : Eric Raisina
Photo : Vitou Razafitrimo
Photo : Eric Raisina

Pour arriver à rendre sa marque facilement reconnaissable, Eric Raisina a puisé dans ses influences. « L’identité unique de Madagascar, entre l’Afrique et l’Asie est un véritable atout pour mes inspirations. L’Asie, où je vis depuis plus de 20 ans me donne une liberté et surtout une paix intérieure. Je continue à contribuer beaucoup pour l’Afrique aussi, en étant toujours présent dans les événements de mode les plus intéressants. La France, surtout Paris où je vais toujours régulièrement, m’a permis d’équilibrer mes silhouettes et m’a surtout donné le sens du challenge. » Des influences qui ont travaillé ensemble tout au long de sa carrière. Ainsi, lors du premier défilé pour représenter Madagascar au Festival International de la Mode Africaine en 1998, il a montré des créations en raphia de Madagascar aux côtés des plus grandes maisons prestigieuses parisiennes et les grands noms de la mode africaine à l’époque. La même année, après avoir appris le tissage de la soie à Siem Reap (Cambodge), il commence une collaboration avec la maison Yves Saint Laurent haute couture, ainsi est née la fourrure de soie, une matière nouvelle créée spécialement pour Yves Saint Laurent. Depuis 2001, Eric Raisina s’est installé à Siem Reap où il a lancé sa « Villa Boutique Workshop » avec ses ateliers de tissage et de confection en 2004, la maison de couture et la boutique à Paris ont suivi en 2013. Actuellement, il veut avoir plus à faire avec son pays natal en ayant ouvert une boutique à Tana. « Madagascar offre de multiples matières nobles et du savoir-faire unique. Les stylistes ne peuvent qu’être inspirés par cette opportunité exceptionnelle. J’encourage tout le monde à garder l’identité de notre beau pays. »

Propos recueillis par  Mpihary Razafindrabezandrina
Site web : www.ericraisina.com

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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