Emy Ga : Pas le genre à accepter les diktats !
10 janvier 2020 // Mode & Design // 6087 vues // Nc : 120

Emy Ga a levé le voile sur sa collection Nosy Mena, le 6 décembre dernier lors de la soirée de gala Modus Mode. Une collection où l’on découvre qu’en plus d’être une véritable showgirl, la styliste est aussi une activiste de la cause environnementale.

Emy Ga a déboulé dans le monde de la mode comme une météorite. En un an seulement, cette styliste de 21 ans, originaire de Toliara, a enchaîné les défilés et est devenue une référence dans le milieu du fashion. Le 6 décembre dernier, elle a dévoilé sa collection Nosy Mena (Île Rouge), fruit de sa collaboration avec la make-up artist Rebecca Camara, à l’occasion de la soirée de gala Modus Mode donnée à l’Alliance Française d’Antananarivo.

À travers cette collection, elle défend une cause qui lui tient à cœur : la protection de l’environnement. « Le nom de cette collection fait référence à ce que Madagascar est devenue, c’est-à-dire une île rouge détruite par les feux de brousses. J’assimile la création de Nosy Mena à une forme d’activisme. C’est une façon d’incit les gens à protéger nos terres. » Emy Ga a créé six lmodèles à partir de chutes de tissus, dans les tons rouges, marron, jaunes et orange qui rappellent l’état actuel de l’île après les ravages causés par les feux de brousses.

Depuis le mois d’août dernier, ses créations se veulent écoresponsables. « Ma prise de conscience ne s’est faite que très récemment. L’industrie de la mode est la deuxième plus polluante du monde. Je ne peux pas me permettre d’exercer mon métier sans prendre en compte l’impact que mes activités ont sur le monde. J’essaye de réduire mon empreinte écologique en utilisant des chutes de tissus. »

Si certains se servent de leurs mots pour raconter leur histoire, Emy Ga utilise ses créations pour se livrer. C’est ce qu’elle a fait avec sa première collection baptisée Tiokan’antimo (Vent du Sud), qu’elle a dévoilé en 2018. À travers ses créqtions, la styliste évoque ses origines tuléaroises et son ascension difficile dans l’univers de la mode en jouant avec des imprimés. « Je suis arrivée de Toliara il y a deux ans. J’ai galéré pendant un an pour percer dans la mode parce que je me suis fait exploiter et j’ai vécu des choses qui m’ont détruite. Cette collection était un rappel de mes origines. Je viens du Sud où les gens sont forts et ne baissent pas les bras à la première difficulté. C’est ce qui m’a aidée à me relever. »

Emy Ga est aussi une styliste anticonformiste qui aime faire le show et qui refuse de céder aux diktats de la mode. Pour cette jeune femme transgenre qui est « en pleine transition », il est important de soutenir les gens dans le processus d’acceptation de leur corps et d’aider la société à adopter un regard plus ouvert et tolérant face à la différence. La collection Sambetoa (On est tous là) a été créée à cet effet. « Qu’on soit gros, maigres, petits, grands, garçons ou filles, on a le droit de s’habiller comme on veut. La mode est faite pour tout le monde, et tout le monde s’habille comme il veut. Je suis contre toutes formes de diktats. » Pour Emy Ga, la mode n’est pas définie par un genre ou une morphologie et comme le montre la collection  Sambetoa, caractérisée par une dizaine de lmodèles fluides et colorés qui conviendront autant aux garçons qu’aux filles.

Après cette année qui est allée à mille à l’heure, Emy Ga prévoit de s’accorder un petit break pour faire le point et mieux préparer son retour. « Quand je reviendrai, je vous promets du spectacle ! » À bon entendeur !

Propos recueillis par  Miora Randriamboavonjy

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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