Elisa Razafindrafara : Ode à l’amour
27 juin 2023 // Mode & Design // 5455 vues // Nc : 161

Du haut de ses 29 ans, Elisa Razafindrafara est la créatrice de la marque My Passion. Depuis 2018, elle fabrique des vêtements prêt-à-porter malagasy, notamment pour les grands évènements tels que les mariages et les fiançailles. Une véritable ode à l’amour.

Jeune entrepreneure, Elisa Razafindrafara a débuté avec la fabrication d’accessoires, tels que les boucles d’oreilles, les colliers, les sacs à main, les couvertures fait à base de matières premières locales avant de débuter dans la création de vêtements. « Les trois matières premières principales que nous utilisons sont le soga, le landy et le lin. Le landy a beaucoup de valeur car il se confectionne vite et facilement. Il faut surtout choisir les tissus qui sont agréables au toucher. Nous avons arrêté l’utilisation du coton en vue des circonstances environnementales. De ce fait, nous avons arrêté la fabrication de lambahoany, très apprécié par nos clients durant les trois premières années », explique-t-elle. Il faut dire qu’elle a un don pour la création même si elle n’a jamais étudié le stylisme ni le design.

Elsa s’est tournée vers la réalisation de vêtements de mariage ou de fiançailles à travers un style simple tout en restant fidèle aux habits traditionnels malagasy avec la broderie et les dessins.  « Des créations intemporelles et surtout cette passion à partager l’amour. »  Pour ses créations, elle s’inspire de la nature, de l’environnement, mais également de ses clients. « Quand on reçoit des commandes, elles sont transférées directement à la coupe et aux couturiers. Ensuite, les modèles sont envoyés à Fianarantsoa ou à Tamatave pour être ornés de dessins ou pour être brodés. L’objectif est de montrer le savoir-faire des artisans malagasy. » Chaque pièce se différencie les uns des autres par les dessins qui y sont brodés : des fleurs, des épis de blé… Les vêtements ne sont pas seulement destinés aux couples, mais aussi pour les jeunes et les enfants. « Parfois, le client vient avec un modèle ou avec des tissus spécifiques. La majorité de nos clients sont des locaux, mais viennent également de l’étranger surtout de la diaspora malagasy en France, en Allemagne ou au Canada et bien sûr les couples mixtes. Nous travaillons aussi avec des revendeurs en France. »

Parmi ses créations favorites, le « 3V8 », à lire racine cubique de 8 dont la racine représente les origines. Tous les vêtements de cette collection portent le nom des ancêtres et confectionnés selon leurs caractères comme la robe Rasisily. Mais pourquoi donner ce nom à cette collection ? Tout simplement parce qu’Elisa est étudiante en mathématiques, un domaine qui l’aide beaucoup dans ses activités. « J’ai un esprit d’analyse. Je trouve une solution à chaque problème. Pour moi, quand on a des objectifs et qu’on rencontre un problème, il ne faut pas changer l’objectif, mais trouver une autre stratégie », continue-t-elle. À part sa maison de couture, Elisa Razanfindrafara est également à la tête d’autres entreprises. Lors de la pandémie de COVID-19, elle a créé le « Tsakotsako », spécialisé dans l’agroalimentaire pour venir en aide aux jeunes fianarois et surtout les inspirer. Elle possède également une marque de produits cosmétiques artisanaux et se passionne pour la réalisation de bouquets de fleurs.

En vraie leader, la jeune femme orchestre une équipe d’une vingtaine de personnes pour réaliser ses créations et collabore avec des artisans, des couturiers, des livreurs… « Cette équipe partage un amour commun pour la création. On peut dire que My Passion devient Our passion. Nous avons ouvert notre boutique à 67 Ha il y a deux mois et nous commençons à viser le marché international. »

Propos recueillis par  Yannick Maminiaina

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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