Un jour ordinaire
29 octobre 2024 // 2783 vues 

Notre vieille chatte est morte ce matin. On l’a retrouvée dans les escaliers, dans le coin où elle avait pris l’habitude de s’endormir tous les soirs.

On pouvait voir que la vie l’avait finalement quittée alors qu’elle essayait de se mettre en boule. Nous ne savions pas trop comment faire après ça. Selon la croyance, il est interdit d’enterrer des animaux dans la cour où des vivants demeurent. Mais nous n’étions pas tranquilles à l’idée de nous débarrasser d’un être qui avait partagé quatorze ans de notre vie commune.

J’ai donc creusé un trou avec le vieux couteau à couper du petit bois pour le feu. C’était vers dix-huit heures derrière la maison. J’avais mal au poignet à force et les doigts engourdis. Ensuite on l’a mise là, avec des débris de charbon pour ne pas attirer les charognards. Une grosse pierre a finalement été placée sur la petite tombe et c’est comme ça qu’on reconnaît l’endroit précis de son dernier repos.

Je peux dire que ça a été la chose la plus marquante de ma journée. Je n’oublierai pas l’indépendance avec laquelle elle a mené sa vie. Ses portées successives, avec toujours quelques chatons à la personnalité surprenante ; et la violence de ses amants.

Elle n’a jamais laissé la peur l’empêcher de vivre. Moi, au contraire, je m’oublie. Plus les jours passent et plus l’étau se resserre. Aujourd’hui, franchir le pas de la porte relève de la gageure.

Izika

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Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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