Ank’Izy : Réinventer le soutien scolaire
7 juin 2025 // Assos // 5942 vues // Nc : 185

Alors que nombre d’associations plient face au désengagement des bailleurs, Ank’Izy tient bon. Fondée en 2017 par Dimby Ranoelimanana, l’association mise sur une approche bottom-up portée par l’engagement bénévole. Le principal indicateur clé de performance est les résultats aux examens officiels, notamment le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE).

Ils s’appellent les « zoky », comme des grands frères ou grandes sœurs bienveillants. Ce sont des bénévoles, jeunes pour la plupart, munis au minimum d’un baccalauréat et surtout d’une farouche envie de transmettre. Ils ne sont pas payés, prennent souvent à leur charge les frais de déplacement et d’organisation. Et pourtant, ils sont là, chaque semaine, pour accompagner les élèves des écoles primaires publiques. Leur seule vraie richesse ? Cette proximité sincère avec les enfants, cette capacité à créer un lien de confiance qui peut, parfois, changer une vie. « Parfois, il suffit de rencontrer une personne qui t’inspire, et cela te pousse à continuer », persuade Dimby Ranoelimanana.

Avec eux, l’association Ank’Izy propose pendant six semaines par trimestre des activités variées aux enfants des classes de 8ᵉ et 7ᵉ : développement personnel, apprentissages ludiques, initiation à l’anglais, renforcement du français, arts et métiers, sensibilisation à l’environnement et au civisme… Le tout ponctué par un grand goûter, moment simple mais essentiel, où l’on rit, où l’on partage, où l’on s’attache. « Ank’Izy est aussi une philosophie », lancent ces zoky. Face aux vents contraires et au désengagement progressif des bailleurs de fonds, l’association a fait le choix courageux de l’autonomie. Plutôt que de courir après des financements instables, elle parie sur l’engagement, le bouche-à-oreille, et l’esprit de communauté. Une stratégie que Dimby Ranoelimanana, l’un des piliers de l’organisation, défend fermement. « Il faut voir loin et pérenniser les activités. Si on fait appel à des bailleurs, comment faire quand l’argent sera épuisé ? » se demande-t-il.

Et pourtant, quelques coups de pouce venus de l’extérieur ont permis d’aller plus loin. Des soutiens ponctuels de l’ambassade des États-Unis ou du consulat de Monaco ont permis, entre autres, de lancer des animations pour les enfants des rues. La seule condition, mais très claire, est de ne pas politiser la donation. « Les seuls bénéficiaires doivent être les enfants », prévient Dimby Ranoelimanana. Aujourd’hui, Ank’Izy pousse encore un peu plus loin les murs. Pour promouvoir la lecture de livres en malgache auprès des enfants des quartiers défavorisés de la capitale, l’association a lancer un bibliobus. Des animations jusque dans les lycées – notamment sur des sujets sensibles comme le syndrome de l’alcoolisation fœtale sont aussi au programme.

Le projet a pris racine à Antananarivo, mais son esprit voyage déjà loin, d’Antsiranana à Manakara, en passant par Antsirabe et Fianarantsoa. Et parfois même plus loin encore, à travers les zoky dont l’expérience de bénévolat a ouvert des portes jusqu’à l’Allemagne pour certains, dans le cadre de séjours au pair. Comme quoi, quand on donne, on reçoit souvent plus qu’on ne l’imagine.

Mpihary Razafindrabezandry

Facebook : Ank’Izy

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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