Ank’Izy : Réinventer le soutien scolaire
7 juin 2025 // Assos // 6323 vues // Nc : 185

Alors que nombre d’associations plient face au désengagement des bailleurs, Ank’Izy tient bon. Fondée en 2017 par Dimby Ranoelimanana, l’association mise sur une approche bottom-up portée par l’engagement bénévole. Le principal indicateur clé de performance est les résultats aux examens officiels, notamment le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE).

Ils s’appellent les « zoky », comme des grands frères ou grandes sœurs bienveillants. Ce sont des bénévoles, jeunes pour la plupart, munis au minimum d’un baccalauréat et surtout d’une farouche envie de transmettre. Ils ne sont pas payés, prennent souvent à leur charge les frais de déplacement et d’organisation. Et pourtant, ils sont là, chaque semaine, pour accompagner les élèves des écoles primaires publiques. Leur seule vraie richesse ? Cette proximité sincère avec les enfants, cette capacité à créer un lien de confiance qui peut, parfois, changer une vie. « Parfois, il suffit de rencontrer une personne qui t’inspire, et cela te pousse à continuer », persuade Dimby Ranoelimanana.

Avec eux, l’association Ank’Izy propose pendant six semaines par trimestre des activités variées aux enfants des classes de 8ᵉ et 7ᵉ : développement personnel, apprentissages ludiques, initiation à l’anglais, renforcement du français, arts et métiers, sensibilisation à l’environnement et au civisme… Le tout ponctué par un grand goûter, moment simple mais essentiel, où l’on rit, où l’on partage, où l’on s’attache. « Ank’Izy est aussi une philosophie », lancent ces zoky. Face aux vents contraires et au désengagement progressif des bailleurs de fonds, l’association a fait le choix courageux de l’autonomie. Plutôt que de courir après des financements instables, elle parie sur l’engagement, le bouche-à-oreille, et l’esprit de communauté. Une stratégie que Dimby Ranoelimanana, l’un des piliers de l’organisation, défend fermement. « Il faut voir loin et pérenniser les activités. Si on fait appel à des bailleurs, comment faire quand l’argent sera épuisé ? » se demande-t-il.

Et pourtant, quelques coups de pouce venus de l’extérieur ont permis d’aller plus loin. Des soutiens ponctuels de l’ambassade des États-Unis ou du consulat de Monaco ont permis, entre autres, de lancer des animations pour les enfants des rues. La seule condition, mais très claire, est de ne pas politiser la donation. « Les seuls bénéficiaires doivent être les enfants », prévient Dimby Ranoelimanana. Aujourd’hui, Ank’Izy pousse encore un peu plus loin les murs. Pour promouvoir la lecture de livres en malgache auprès des enfants des quartiers défavorisés de la capitale, l’association a lancer un bibliobus. Des animations jusque dans les lycées – notamment sur des sujets sensibles comme le syndrome de l’alcoolisation fœtale sont aussi au programme.

Le projet a pris racine à Antananarivo, mais son esprit voyage déjà loin, d’Antsiranana à Manakara, en passant par Antsirabe et Fianarantsoa. Et parfois même plus loin encore, à travers les zoky dont l’expérience de bénévolat a ouvert des portes jusqu’à l’Allemagne pour certains, dans le cadre de séjours au pair. Comme quoi, quand on donne, on reçoit souvent plus qu’on ne l’imagine.

Mpihary Razafindrabezandry

Facebook : Ank’Izy

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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