Anga : Funky, n’est-ce pas ?
2 janvier 2022 // Musique // 8262 vues // Nc : 144

Malgré leur jeune âge, les membres du groupe Anga (« n’est-ce pas ? ») livre une musique pleine de maturité, teintée de jazz et de funk avec une énergie toujours débordante. Le quatuor est prêt à fouler d’autres scènes que celles d’Antsirabe, leur ville d’origine.

Antsirabe n’est pas seulement connu pour ses pousse-pousse, c’est aussi une ville qui regorge de talents. À preuve le jeune groupe Anga né sous l’initiative de Dee Andriambelo, chanteuse et guitariste. « En 2020, nous avons participé à un concours de reprises pour la célébration des 10 ans du Jazz@tohatohabato à Tana, sous le thème de l’anniversaire. Le guitariste Njiva Rasamoelison nous a aidé pour l’enregistrement. À l’époque, on portait le nom d’Anga Groove et on ne faisait que du jazz. » Actuellement, c’est sous le nom d’Anga que le groupe se fait connaître, une expression typique de la région de Vakinankaratra, l’équivalent de « n’est-ce pas ? »

Chacun apporte son expérience et sa coloration particulière. Loïc, l’accordéoniste et pianiste, a participé à des concours de jazz et de musique classique en sortant à chaque fois finalistes. « Mon père avait trouvé un accordéon chez un brocanteur et j’ai appris les bases en un mois. Même si ma spécialité c’est le bal musette, en intégrant le groupe Anga, j’ai su qu’on pouvait jouer autre chose avec l’accordéon. » Tovo, le batteur, est issu d’une famille de musiciens. Il fait ses premiers pas dans le monde des fûts grâce à son grand-père, batteur également. « À partir de mes 10 ans, j’ai suivi beaucoup de groupes d’animation. Ensuite, Solo et Noro Andrianasolo m’ont demandé de les accompagner. Sinon, je me considère comme un beatboxer et percussionniste. »

Dannyh a appris la guitare basse en autodidacte avec quelques participations aux ateliers de Silo. Quant à Dee Andriambelo, elle a su assez tôt qu’elle avait une voix qu’elle pouvait exploiter. « À la maison, j’essayais d’atteindre toutes les notes. J’ai aussi toujours aimé la guitare et la basse, je me défends pas mal sans avoir une grosse technique. Je ne suis pas issue d’une famille de musiciens, mais je sais que je veux vivre de la musique. Et c’est valable pour tous les membres du groupe. » Après s’être fait la main dans les interprétations de titres, le groupe s’est constitué son propre répertoire dans un style jazz aux accents funk, sans s’interdire d’explorer d’autres territoires musicaux. « Notre diversité nous permet de faire une musique différente. Par exemple de passer du funk aux sonorités du Sud », explique Dannyh.  « Quant aux mélodies, je donne juste une ligne de basse pour les bases et nous composons ensemble. » Les jeunes musiciens ont hâte de sortir leur premier album et auraient volontiers besoin d’un petit coup de… pouce-pouce comme on dit à la ville d’eau !


Aina Zo Raberanto 

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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