Toky Ranaivo : Chic et choc !
8 janvier 2021 // Mode & Design // 5070 vues // Nc : 132

C’est un nouveau venu dans le domaine de la mode. Mais Toky Ranaivo sait déjà ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas : une mode classique et ennuyeuse. Sa parade, le mélange tous azimuts.

Pour se présenter officiellement en tant que styliste, Toky Ranaivo n’a pas fait les choses à moitié, le 19 décembre dernier à l’IKM Antsahavola. Il a présenté une collection composée de 54 vêtements pour femmes uniquement, robe, jupes, pantalons… Et une mode inclusive car toutes les morphologies sont mises en valeur. « La mode, c’est pour tout le monde, pas de discrimination. Il faut célébrer chaque corps. » C’est ainsi que le jeune styliste en est venu à présenter ses créations sous le thème Fashion Brewed (mode mélangée). Késako ? « Tout le monde connaît les collections automne-hiver et printemps-été. J’ai voulu mélanger les deux pour obtenir des vêtements qui peuvent se porter aussi bien en hiver qu’en été, d’où l’idée de mélange. »

Pour cette nouvelle collection, Toky Ranaivo a réalisé pendant trois mois, tous les dessins et toutes les coutures… tout seul ! Il veut apporter un esprit artistique à son travail mais à condition que les gens puissent porter ses modèles. « Tous mes modèles sont uniques. Si jamais, des clientes me demandent un modèle existant, je n’hésite pas à ajouter ma touche personnelle, il faut que ce soit innovant. » Il travaille deux types de tissus, le lin et le coton. Des matières qui lui permettent de faire ressortir l’esprit malgache de ses vêtements. Toky a une technique bien à lui pour réaliser ses modèles car il n’utilise pas de patron. « Je n’ai jamais su utiliser les patrons. Je mets directement le tissu par terre et je coupe au feeling. Je pars toujours d’un dessin mais c’est tout. Avant d’avoir ma propre machine à coudre, je faisais moi-mêmeles coutures au fil et à l’aiguille. Mes mains ont subi de véritables tortures ! »

Pour Toky, la mode est un rêve d’enfant car petit, il avait l’habitude de se servir des rideaux ou des draps de sa mère comme tissus, sans se soucier de se faire réprimander. Il a toujours gardé cette envie en lui et des années plus tard, la chance lui a souri grâce à deux rencontres. Celle avec la styliste Emy Ga qui lui a conseillé de présenter ses vêtements qu’il avait soigneusement gardés le temps de les présenter au grand jour. Chose faite puisque grâce à un atelier dispensé par l’agence Bika Gasy, ses vêtements ont été portés par des mannequins. La rencontre avec un autre styliste, Tantely Rakotoarivelo, lui a permis de connaître les ficelles du métier et surtout de développer ce côté élégant dans ses créations. Aujourd’hui, le jeune homme est prêt à se lancer corps et âme dans l’univers de la mode. « Je voudrais que les stylistes viennent me voir pour des collaborations. Ils s’occupent tout simplement à créer leurs propres collections sous le thème Fashion Brewed et je m’occupe de toute l’organisation des défilés. » L’année prochaine, Toky espère trouver un assistant-couturier mais se concentrera également sur les vêtements pour homme, et cette fois en apprenant à faire des patrons !


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - Mada fait son cinéma

Lire le magazine

Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

No comment Tv

Interview - Mascha et Vincent Paquot Rasquinet - Octobre 2025 - NC 189

Découvrez 𝐌𝐚𝐬𝐜𝐡𝐚 et 𝐕𝐢𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐏𝐚𝐪𝐮𝐨𝐭 𝐑𝐚𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐭, comédiens, dans le 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® NC 189 - octobre 2025. 
Au mois de septembre, les compagnies belges 𝐓𝐢𝐠𝐮𝐢𝐝𝐚𝐩 et 𝐅𝐓𝐋 𝐉𝐮𝐠𝐠𝐥𝐢𝐧𝐠 étaient de passage à Madagascar. Initialement venus dans la Grande île pour assister au mariage de leurs amis, les deux comédiens ont eu un agenda très chargé. Ils ont présenté – presque chaque jour – la pièce muette « 𝑰𝒅𝒚𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒃𝒓𝒂𝒄𝒂𝒅𝒂𝒃𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 ».

Focus

Randonnée du CASM

Randonnée du Club des Amateurs de Scooters de Madagascar - CASM - à Behenjy, le 17 octobre.

no comment - Randonnée du CASM

Voir