Photo-mode : Jeux d’objectifs
26 octobre 2025 // Media & Add-0n // 1801 vues // Nc : 189

En quelques années, le mode photo (ou photo-mode) des jeux vidéo est passé du simple souvenir de partie à un phénomène culturel. On ne parle plus seulement de captures d’écran, mais d’un véritable langage visuel partagé par des communautés immenses : on cadre, on raconte, on expose. Une nouvelle forme d’art que le jeu vidéo a contribué à faire émerger.

De l’option cachée au studio miniature
Bien avant Instagram, certains jeux avaient compris que leurs mondes méritaient d’être photographiés. En 2004, Gran Turismo 4 popularise le concept avec un photo-mode pensé comme un véritable studio. On pouvait y choisir l’angle, le décor, sauvegarder ses clichés et les partager. Le jeu de Sony formalise alors l’idée qu’une session de jeu peut aussi devenir une séance photo.

Plus tard, la licence lancera l’outil Scapes, des tableaux photoréalistes où l’on place son véhicule comme dans une galerie.
Le virage PC arrive en 2016 avec NVIDIA Ansel, qui démocratise les caméras libres et les images en très haute définition sur des titres compatibles, à commencer par Mirror’s Edge Catalyst. Le message est clair : photographier le virtuel devient une pratique à part entière, avec son propre écosystème, bien distinct des Nikon ou des Neewer.

C’est réussi, et ça séduit
La popularité du photo-mode explose parce qu’il répond à trois grandes envies de notre époque surmédiatisée. D’abord, la créativité instantanée, avec la possibilité de partager un moment surréaliste en un clic. Ensuite, la culture de l’image, qui nous incite à observer et à capter l’instant précis. Enfin, le voyage immobile, rendu possible par la diversité des univers photographiés – imaginaires ou réalistes – et partagés sur des plateformes communautaires.

Certains jeux ont poussé cette promesse très loin. Ghost of Tsushima transforme chaque scène en estampe animée et propose même des conseils officiels pour magnifier ses paysages. Horizon Forbidden West a fait des portraits d’Aloy un rituel hebdomadaire sur les réseaux PlayStation, au point que la version PC met en avant des poses exclusives en photo-mode. Forza Horizon 5 assume son statut de studio à ciel ouvert avec un guide officiel pour photographier son Mexique XXL. On y trouve de tout, et aujourd’hui la seule limite reste la créativité des passionnés.

De la galerie personnelle aux salles d’exposition
La pratique n’est plus cantonnée aux fils personnels. PlayStation anime chaque semaine le rendez-vous “Share of the Week”, en mettant en avant les meilleures images – un rituel qui perdure année après année et structure la scène de la photographie virtuelle. Des compétitions dédiées ont même franchi les portes des galeries. Red Bull Capture Point a récompensé des séries issues des photo-modes PlayStation, avec une exposition physique à New York et plusieurs éditions.

Dans le même esprit, des communautés spécialisées relancent régulièrement des concours, comme sur GTPlanet autour de Gran Turismo 7. Le photo-mode n’est plus un gadget : c’est devenu un véritable circuit culturel, avec ses thèmes, ses jurys et ses vernissages. Un autre regard sur l’univers du gaming que nous célébrons aujourd’hui.

Eymeric Radilofe

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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