Petites voitures : Tôle story
23 novembre 2025 // Mode & Design // 44 vues // Nc : 190

Des voitures vintage garées sur les marches d’Antaninarenina, elles se retrouvent depuis une vingtaine d’années sur l’étal d’Hélène. Ces miniatures faites main, venues d’Arivonimamo, sont une combinaison abordable et intemporelle entre jouet et décoration — un petit concentré de nostalgie mécanique à l’échelle d’une main.

Antaninarenina, dans un coin en montant les marches, des petites voitures disposées entre des porte-clés et des autocollants souvenirs attirent le regard. Un touriste s’arrête, intrigué par les formes familières, pendant qu’un couple de Tananariviens discute le prix d’une Citroën deux chevaux miniature. Tout un petit monde de passionnés autour d’un artisanat typiquement malgache. « Il n’y a pas de tranche d’âge d’acheteurs. Il y a des plus grands comme des plus petits, malgaches ou pas », explique Hélène, avec le sourire de celle qui connaît ses habitués. Si les enfants aiment pousser ces voitures de poche, les adultes les exposent fièrement dans le salon, comme de petits trophées rétro.

Des modèles anciens, des camions, des motos, des tricycles, et même quelques Peugeot et Citroën au charme d’antan : les collections varient mais gardent toutes cet air vintage assumé. Ces petites voitures viennent d’Arivonimamo, fief d’artisans bricoleurs et ingénieux. Les fabricants descendent parfois à la capitale pour présenter leurs nouveautés. « Les taxis 2 CV sont les plus appréciés », confie Hélène, qui vend ces pièces depuis vingt ans. « Je vends environ dix voitures par mois, mais les jours de fête comme à Noël, certaines personnes en prennent jusqu’à trente d’un coup », dit-elle, un brin amusée.

Le charme vient aussi de la matière : des boîtes de conserve, des canettes de boisson, des métaux récupérés et transformés. Sur le capot, on distingue encore parfois le logo d’une marque de soda ou le nom d’une bière — des cicatrices qui racontent la vie d’un objet avant sa renaissance. Ce recyclage n’enlève rien à leur élégance, au contraire : il confère aux miniatures une authenticité, une patine artisanale que les modèles industriels n’auront jamais. Le « vita gasy » dans toute sa noblesse.

Le capot et les portières ouvrables, les sièges à l’intérieur, les rétroviseurs soudés à la main… Chaque détail compte, jusque dans les écritures du matériau d’origine. « Si des clients ont une idée précise de modèle, ils peuvent venir avec une photo et commander », ajoute Hélène. Les artisans prennent alors une à deux semaines pour fabriquer la pièce, selon la complexité. En cadeau ou en décoration, ces miniatures rivalisent avec celles en bois d’Ambohimanga pour des prix similaires — de 10 000 à 70 000 ariary, selon la taille. Mais si elles se vendent si bien, c’est sans doute grâce à ce charme brut, cette beauté imparfaite du travail manuel. Un mélange de mémoire, de métal et de malice qui fait vrombir, à chaque regard, un petit moteur d’émotion.

Rova Andriantsileferintsoa

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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