Lofo Nirina : Maintenant les Russes connaissent le skate malgache !
9 novembre 2022 // Loisirs & J’ai essayé // 4675 vues // Nc : 154

Il a représenté Madagascar lors du championnat international « Grand Skate Tour » en Russie, en septembre dernier. Face à ses adversaires de trempe internationale, Lofo Nirina ne s’est pas démonté et a pu se hisser en quart de final, en tête des pays africains. Une grande victoire pour ce gamin issu des quartier populaires.

Grâce à son titre de Champion de Madagascar, Lofo Nirina a eu l’énorme surprise de se voir invité par la Fédération russe de skateboard pour participer à la deuxième édition du Grand Skate Tour qui se tenait à Moscou du 2 au 11 septembre. « Vers la mi-août, la Fédération russe m’a appelé pour m’annoncer cette invitation. J’étais à la fois fou de joie et… déçu, car je n’avais pas les moyens de me rendre personnellement à Moscou. Mais j’ai finalement compris que tout était pris en charge par la Fédé. Je n’avais que trois semaines pour avoir tous les papiers administratifs, style passeport, car c’est la première fois que je voyageais hors de Madagascar. »

Madagascar figurait parmi les sept pays africains et les 25 pays participants. Pendant dix jours, Lofo Nirina a donc pu côtoyer les plus grands skateurs internationaux, ceux qu’il avait l’habitude de regarder sur internet ! « Il y a eu deux jours de compétition et le reste était consacré à des conférences, des rencontres et à la présentation des participants. J’ai eu l’occasion de parler de Madagascar et de leur faire comprendre que nous ne vivons pas dans un dessin animé. » Durant ces deux jours de compétition, la Grande Île a d’ailleurs eu la meilleure note parmi les pays africains. « Ils étaient tous étonnés, ils m’ont dit que j’avais le niveau d’un professionnel. Là-bas, on peut être skater pro à 14 ans. »

Lofo Nirina s’est démarqué par ses techniques de sauts et sa personnalité, alors même que c’était la première fois qu’il expérimentait leurs super skateparks aux normes internationales, complètement inconnus dans son quartier  ! « Je suis plus petit que la moyenne mais j’excelle dans les sauts. J’ai pu faire la différence durant les démonstrations de rue (street spots) parce qu’ici, à Mada, on a l’habitude de s’entraîner dans les rues, dans les escaliers, sur les parkings. À l’époque, il n’y avait pas du tout de skateparks. On faisait nos figures dans les rues et on se faisait souvent courser par la police… »

Issu d’un quartier populaire, Lofo Nirina a fait de sa planche un mode de vie en soi. Et comme toujours à Mada avec trois fois rien et du matériel rafistolé. C’est ainsi qu’il a concouru en Russie avec un skate en bambou alors que la plupart sont en bois d’érable du Canada. « Le bambou les a pas mal bluffés. Le concept est purement malgache, ilo appartient à mon sponsor Gorisa Gorisa, mais la fabrication se fait en Asie. » L’un des principaux blocages à l’évolution de skate à Madagascar est bien sûr le coût du matériel. Une planche coûte 200 000 Ar tandis qu’un skate complet va chercher dans les 450 000 Ar. « La plupart des skateurs font hyperattention pour ne pas casser leur skate, et cela les empêche de s’entraîner à des figures plus acrobatiques, donc d’évoluer. Il est important de trouver une solution si on veut se présenter à l’extérieur comme une nation de skateurs. »

Avec la création de deux skateparks à Tana, les adeptes commencent à augmenter et en parallèle, le niveau du skate à Madagascar monte en flèche. « Au fil du temps, nous avons organisé des compétitions et les magasins de skates nous ont suivi pour sponsoriser ces événements. Moi-même j’ai arrêté mon travail d’animateur télé pour me consacrer entièrement au skate et devenir animateur et formateurs pour les enfants. » Une chose est sûre,grâce aux encouragements de ses pairs rencontrés à Moscou, Lofo Nirina se sent plus confiant quant à l’avenir du skate à Mada, étant lui-même la preuve qu’on peut y arriver.


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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