Marco Klarck « Ma musique me permet de rester honnête »
3 juillet 2020 // Musique // 9319 vues // Nc : 126

Fusionner l’indie et la pop à la musique traditionnelle du Sud-Ouest, c’est le défi que s’est lancé Marco Klarck. Son premier EP « Lio » (« sang en dialecte vezo »), sorti le 31 mars dernier, l’impose comme l’un des artistes les plus doués de sa génération. Bon sang ne saurait mentir.

« Lio » est une invitation à plonger dans l’univers musical de Marco Klarck Raveloarison, Marco Klarck pour les intimes, et à découvrir la personne qui se cache derrière ce jeune artiste de 25 ans. « Lio c’est moi, c’est mon histoire, c’est tout ce que je suis. Le résultat de sept mois de travail. » La référence au « sang », explique-t-il, est lié aux « blessures de la vie » dont ses chansons se font l’écho, sans jamais tomber dans le larmoiement et l’effusion inutile.

Son mini-album de quatre titres est aujourd’hui sur toutes les plateformes de streaming musical, avec un morceau de bravoure « Laha Hitanao » (Si tu trouves), propulsé en quelques semaines au rang de hit. « Anatin’ny ravinao », « Romotse » (Colère) et « Zanahary » (Dieu) complète l’ensemble, porté par la voix toujours prenante et comme empreinte de mélancolie de Marco Klarck.

 « Le fait qu’une de mes chansons ait été reprise par une artiste comme Niu Raza a été inattendue et m’encourage à aller plus loin », confesse le jeune chanteur qui n’oublie pas qu’il a commencé « tout en bas » en faisant des « covers » (interprétations) sur les réseaux sociaux.

Marco Klarck a beau être nouveau dans le paysage musical, la franchise et la maturité de sa musique n’ont pas manqué de séduire. À travers « Lio », on découvre un univers musical très particulier où l’indie et la pop se mélangent au beko, la musique du Sud-Ouest. « Ce choix m’est venu tout naturellement, même s’il n’est pas sans risque. Ma musique me permet de rester honnête envers moi-même et envers mon public et pour continuer dans cette démarche d’honnêteté, je ne me voyais pas faire autre chose. »

Marco Klarck est né à Maevatanana et a passé une grande partie de sa vie à Morondava. Son vécu, ses expériences et les espoirs qu’il a nourris en grandissant, il a décidé de les mettre en musique. Si pour ce jeune chanteur, le fait de se dévoiler à travers son art est une sorte de thérapie, il espère également que sa musique pourra apaiser les maux de ceux qui l’écoutent. « Mon but est que les gens puissent se retrouver dans ma musique et interpréter les messages qu’elle véhicule selon leur vécu. Par exemple, ma chanson Zanahary (Dieu) parle de ce que c’est que de manquer d’un parent, étant donné que j’ai perdu mon père. Mais les gens peuvent aussi l’interpréter comme une chanson faisant référence à la religion ou la relation qu’on peut entretenir avec Dieu. »

À termes, Marco Klarck aimerait embrasser une carrière internationale. Sa collaboration avec le label Nudacy Records lui a déjà permis de lancer son EP sur toutes les plateformes de streaming et devrait l’aider à concrétiser ce projet. En attendant, il travaille sur le clip de l’une des chansons présentes sur son EP. À suivre.

Propos recueillis par Miora Randriamboavonjy

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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