La Taverne des Pirates : Tout feu, tout flamme
1 septembre 2025 // Gastronomie // 4836 vues // Nc : 188

Marc Barthélémy de La Taverne des Pirates à Sainte-Marie a déterré un truc du Moyen Âge pour épater la galerie. Son flambadou fait fureur à Nosy Boraha depuis juillet dernier. Une technique vieille de mille ans remise au goût du jour, et les gourmands adorent le show.

Depuis juillet dernier, les convives de La Taverne des Pirates, à Sainte-Marie, repartent avec des étoiles dans les yeux… et des flammes dans leurs souvenirs. L’explication est quelque peu curieuse. Le patron de l’établissement, Marc Barthélémy, a redonné vie à un ustensile culinaire presque oublié, le flambadou. Oui, c’est ce cône en métal fixé à une longue tige, originaire du sud-ouest de la France et utilisé depuis le Moyen Âge, qui – chauffé dans les braises – fait couler de la graisse embrasée sur la viande ou le poisson, créant une pluie ardente qui caramélise et parfume les chairs. Un geste spectaculaire autant qu’une saveur inimitable.

Revenir à un millénaire en arrière, en quelque sorte. « Redonner vie au flambadou, c’est une façon de faire voyager l’imaginaire. On aime penser qu’il a pu accompagner les banquets des pirates, ici même », confie Marc Barthélémy. Et de fait, les brochettes flambées au romarin servies à la Taverne illustrent à merveille cette volonté d’offrir plus qu’un repas : un véritable spectacle culinaire. Le romarin qui s’embrase diffuse des arômes méditerranéens qui se mêlent aux effluves du feu de bois et rappellent la convivialité des tablées d’antan.

Remettre au goût du jour une technique culinaire qui date du Moyen Âge est un pari fou, surtout à mille lieues du Languedoc. Mais pour Marc Barthélémy, choisir Sainte-Marie comme décor n’a rien d’anodin. Le Nosy Boraha, nom d’antan de l’île de Sainte-Marie, a été jadis un repère de prédilection des pirates. Un véritable écrin pour ces bandits de mer. « Le flambadou, c’est le lien entre les traditions européennes et nos produits locaux : le zébu, le poisson, la volaille. On marie deux mondes, deux histoires », explique Barthélémy, qui revendique ce métissage comme une signature. L’esprit pirate s’exprime ici dans le feu, dans l’authenticité rustique et dans la liberté d’inventer.

Et la magie opère. Le public n’est pas resté de marbre. La première fois que le flambadou s’invite à table, les smartphones sortent aussitôt pour immortaliser la scène. Les vidéos circulent sur les réseaux sociaux, les sourires s’illuminent. « C’est cette volonté de surprendre qui nous distingue », sourit le patron. À préciser que cette alchimie est née d’une rencontre entre Marc Barthélémy, un homme du Languedoc, terre où le feu et les herbes aromatiques sont rois, et un chef malgache, dépositaire des saveurs de Sainte-Marie. Une complicité qui donne à cette cuisine son identité singulière.

À la question de savoir s’il s’agit de revisiter la gastronomie malgache, Marc rectifie aussitôt : « Pas revisiter, mais sublimer. » Sublimer, c’est le mot. La Taverne des Pirates ne cherche pas à réécrire l’histoire, mais à la mettre en scène, à lui donner des flammes et des parfums. Et à Sainte-Marie, ce n’est pas seulement une table qu’on réserve, mais une expérience, entre légende, convivialité et feu sacré.

Solofo Ranaivo

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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