KebaBe : Turquies dans l’assiette
11 octobre 2025 // Gastronomie // 3338 vues // Nc : 189

Depuis fin juillet, KebaBe (kebab + be) Ankorondrano s’ajoute à la longue liste des fast-foods de la capitale qui proposent déjà du kebab. Mais, à la différence des autres, l’enseigne revendique servir du « vrai et authentique kebab turc ». Transposé des trottoirs d’Istanbul vers un fast-food d’un quartier des affaires à Antananarivo, ce kebab est présenté par la cofondatrice Solene Yazgan comme un gage d’authenticité culturelle, lui permettant de se démarquer de ses concurrents locaux.

Dürüm kebab (galette fine enroulée autour de viande grillée, de légumes et de sauces), İskender kebab (viande de döner tranchée servie sur du pain pita grillé, nappée de sauce tomate et de beurre fondu, accompagnée de yaourt et de légumes), köfte (boulettes de viande) : les plats vedettes du menu portent bien des noms turcs, mais sont cuisinés à 100 % avec du zébu et des produits malgaches. Ce qui vient réellement de Türkiye, ce sont les cuisiniers, la broche à kebab fonctionnant au gaz, et le rituel de marinade qui dure trois à quatre jours. Le décor prolonge lui aussi cette mise en scène : un drapeau turc posé sur le comptoir, des photos pittoresques de la Türkiye accrochées aux murs, et de la musique turque diffusée certains après-midis. « Il y a aussi des Turcs qui viennent, ça parle turc, on se croirait vraiment en Türkiye », précise la cofondatrice.

Pour goûter à cet ailleurs, il faut compter en moyenne 23 000 ariary pour un plat et 4 000 pour une boisson, qu’il s’agisse de l’ayran (yaourt salé), du thé turc ou de sodas produits localement par STAR. « C’est conçu comme un fast-food où les gens viennent surtout récupérer leur déjeuner à emporter », souligne Solene Yazgan. Sur place, les usages sont variés : des familles s’attablent pour partager un repas, à la manière malgache, pendant que des jeunes photographient leur dürüm ou leur köfte avant de les poster sur les réseaux sociaux, transformant ce simple fast-food en un signe de distinction. « On a beaucoup de monde, car les gens sont curieux », ajoute-t-elle. Ce n’est pas encore un véritable succès, mais plutôt un essai, porté par cette curiosité pour l’authenticité affichée : un plat populaire et quotidien en Türkiye devient ici une expérience exotique. Si l’aventure fast-food se confirme, l’ouverture d’un restaurant avec une carte plus variée est déjà envisagée.

Mpihary Razafindrabezandrina

Facebook : Kebabe Tana

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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