Matcha : Fouette-moi ça !
14 décembre 2025 // Gastronomie // 89 vues // Nc : 191

Rohy Andriamisaina, alias Vao Suzette — surnom hérité de sa grand-mère — anime à Antananarivo des ateliers dédiés au matcha. Entre préparation quasi cérémonielle et bienfaits pour la santé, elle revient sur cette poudre verte devenue une boisson quotidienne pour un public de plus en plus curieux.

Devant le groupe, Vao Suzette verse trois grammes de matcha dans un bol, ajoute un peu d’eau chaude et fouette la surface jusqu’à l’apparition d’une fine mousse. Rien d’exotique ni de théâtral : simplement une méthode qu’elle transmet étape par étape. « Beaucoup découvrent le goût singulier et végétal du matcha pour la première fois », constate-t-elle. Les participants apprennent d’abord la préparation traditionnelle, puis testent des versions plus créatives, comme le matcha latte. L’intérêt réside dans le geste lui-même, simple et accessible.

Son attachement au matcha remonte à l’enfance. « Une sensibilité née au cœur de ma famille », dit-elle en évoquant sa grand-mère, grande consommatrice de tisanes et de thés, qui a inspiré son projet. Ses études l’ont ensuite conduite à s’intéresser à l’agriculture biologique et aux plantes cultivées sans produits chimiques. De fil en aiguille, elle s’est tournée vers le matcha, qu’elle considère comme un point de rencontre entre nature, technique et attention portée au quotidien.

Le matcha est cette poudre de thé vert issue de la plante Camellia sinensis. Né en Chine avant d’être introduit au Japon au XIIᵉ siècle, il est aujourd’hui associé à la cérémonie du thé japonaise, structurée autour de la précision du geste et de la pleine présence. Sa popularité récente tient également à sa polyvalence : boissons, pâtisseries, recettes sucrées ou salées. Dans le monde, il s’impose comme alternative au café, notamment auprès de celles et ceux qui recherchent un apport en caféine plus stable ou un goût plus herbacé.

À Madagascar, Vao Suzette observe un intérêt grandissant. Le matcha séduit pour plusieurs raisons : sa forte teneur en antioxydants comme les catéchines, la présence de L-théanine qui favorise la concentration sans agitation, et une caféine à diffusion progressive, différente des pics rapides du café. Certaines participantes décrivent des effets tangibles. « J’ai remplacé mon café par le matcha. Je ressens de l’énergie tout au long de la matinée, mais sans nervosité », témoigne l’une d’elles. D’autres y voient surtout une parenthèse structurante dans leur journée. Ses ateliers montrent enfin que le matcha attire autant pour ce qu’il est — une poudre de thé finement moulue, produite selon un savoir-faire précis — que pour le rituel qu’il instaure. Entre héritage intime et transmission de techniques simples, Vao Suzette cherche surtout à rendre ce geste accessible, sans le mystifier.

Mpihary Razafindrabezandrina

Instagram : vao.suzette

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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