Colocataires et Confessions par MC
12 août 2024 // Gaysy // 2332 vues // Nc : 175

« Je suis gay ». Trois mots prononcés par mon colocataire de fac, et je ne pouvais plus cligner des yeux, ni parler, ni même empêcher ma bouche de rester ouverte comme si j'avais soudainement et de manière incontrôlable un problème de bave. J'avais vécu avec lui pendant les deux dernières années, et je n'en avais aucune idée!

J'ai forcé une gorgée difficile à avaler. « Tu es… »
« Gay ! » Il prononça le mot lentement, comme si je ne pouvais pas comprendre ce que cela signifiait.
Quelle ironie! Tout le monde avait soupçonné que j'étais gay bien avant que j'en sois moi-même certain. Quand j'avais pris mon courage à deux mains pour le dire à mes parents lors d'un dîner, il y a quatre ans, ma mère avait expiré longuement comme si elle avait attendu une horrible nouvelle, puis elle avait dit :
« Ce n'est pas une surprise pour nous, chéri, et nous sommes très fiers de toi. Passe-moi les pommes de terre, s'il te plaît! ».

Et voilà. J'étais gay, et j'avais été la dernière personne de ma vie à le réaliser. Mais Jojo ? Le célèbre tatoueur de 27 ans qui, sur un pari d'un client de son salon, avait rempli une demande d'admission à une prestigieuse université au Canada, et lorsqu'il avait été accepté, avait décidé de vendre son salon et de déménager au cité universitaire pour vivre pleinement "l'expérience universitaire."
Est-ce que cela signifiait qu'il voulait aussi faire l'expérience curieuse-gay-de-la-fac ? Ou me disait-il vraiment qu'il aimait déjà coucher avec des hommes ?
Jojo avait toujours eu un appétit vorace pour les femmes. Et elles pour lui. Avec ses tatouages tribaux couvrant son torse et une silhouette qui faisait que les artistes le suppliaient de se déshabiller pour leurs séances de dessin…il sortait toujours avec des femmes, et couchait avec elles. Ou c'est ce que je pensais. Peut-être que je ne l'avais jamais vraiment connu. Peut-être que ces deux dernières années n'avaient été qu'une comédie.
Il m'adressa son sourire typique. Celui qui mettait en valeur ses fossettes, même à travers la barbe sombre sur son visage. Celui qui venait avec ce regard pointu dans les yeux qui disait qu'il allait me taquiner sur mon amour des hommes — ce qui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps.
Je commençais à comprendre que j'avais peut-être manqué quelque chose chez lui après tout.
Cette fois-ci, il ne m'a pas taquiné. Il est venu vers moi, m'a attrapé par l'arrière du cou, puis m'a embrassé. Pas un baiser lent et doux, mais un baiser passionné et sauvage qui s'est terminé avec moi haletant, allongé sur le dos sur son lit, son corps pressant le mien aux endroits parfaits.
Jojo s'est retiré et m'a encore lancé ce sourire alors qu'il frottait mon entrejambe à travers mon jean.
Il avait certainement déjà fait ça avant.
«Mmm…Ouais je confirme. Tu es gay! »
Et pendant l'heure et demie suivante, il me montra à quel point il l'était.

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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