Danse à quatre ! par MC
26 octobre 2024 // Gaysy // 1841 vues // Nc : 177

Lors des Jeux des Îles de l'an dernier, j'ai eu l'opportunité de travailler comme serveur dans un hôtel de luxe à Tana. Cette occasion m'a permis de gagner un peu d'argent, dont j'avais besoin. Le salaire était satisfaisant, surtout avec les pourboires attendus. J'ai rencontré beaucoup de gens, mais j'avais une préférence pour les athlètes venant de La Réunion. Une équipe séjournait à l'hôtel, et je considérais avoir de la chance de servir ces jeunes hommes athlétiques, grands, à la peau légèrement rosée, et toujours en sueur après l'effort.

Un soir, après une longue journée de travail, j'ai remarqué trois jeunes hommes de cette équipe encore attablés dans le restaurant. Leur conversation semblait animée, et je craignais qu'ils ne partent pas de sitôt. L'un d'eux me fit signe, et je me dirigeai vers leur table avec mon carnet pour prendre leur commande. En me rapprochant, je sentis que quelque chose se tramait ; ils se turent soudainement en me voyant. «Que puis-je vous servir, messieurs? ». «Un autre expresso, s'il vous plaît » répondit celui qui m'avait appelé, tandis que les deux autres échangeaient des regards complices. Après avoir servi l'expresso, le même garçon me demanda si j'avais quelque chose de prévu après mon service. Je répondis que je finissais bientôt et que j'avais hâte de rentrer. «Un de vos collègues m'a dit que vous étiez danseur ». Je hochai la tête, curieux de savoir ce qu'il voulait. «Apprenez-moi quelques pas de danse. Je vous paierai », proposa-t-il en sortant une généreuse liasse de billets de sa poche. Hésitant, mais intrigué, j'acceptai l'offre. « Notre suite est idéale pour cela », ajouta l'un d'eux.

Après avoir terminé mon service, je montai à leur suite. L'un des hommes, torse-nu et aux cheveux en dreadlocks, m'ouvrit la porte et m'invita à entrer. Les deux autres étaient invisibles, mais le bruit de la douche se faisait entendre. Puis, le beau jeune homme aux dreadlocks s'approcha et m'embrassa soudainement. Choqué, mais sans réaction, je m'abandonnais à la situation. Il interpréta ma réaction comme un accord et fit un geste de la main.

Tout à coup, je sentis quelqu'un d'autre derrière moi, confirmant la présence de la troisième personne. Celui qui m'avait suggéré le cours de danse est sorti de la douche, lâchant la serviette qui enroulait son corps musclé. « Pourquoi ne pas danser à quatre ? » proposa-t-il. Sans rien dire, je hochai la tête, prêt à répondre à leurs désirs. J'ai obéi à leurs directives et nous avons passé la nuit ensemble, une expérience inattendue. Le lendemain, alors que les deux autres dormaient, celui qui m'avait embarqué dans cette aventure était déjà debout. Il me remit le paquet de billets en me disant que c'était pour le cours de danse et que je n'avais pas le droit de refuser. J'acquiesçais encore et repris mon travail, puis, après chaque service à l'hôtel, on se retrouvait tous pour notre « cours de danse ».

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Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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