F2P : payer pour jouer ?
10 septembre 2021 // Media & Add-0n // 6240 vues // Nc : 140

Sur PC, console ou mobile, les F2P (Free-to-play) ont envahi le marché du jeu vidéo. Des jeux gratuits à l’acquisition, mais où vos chances de progresser dépendent quand même de ce que vous êtes prêts à payer…

Aujourd’hui, lorsqu’on ouvre Twitch pour regarder les jeux les plus populaires, les tendances varient selon les nouveautés. Mais ceux qu’on retrouve toujours au sommet du panier sont les mêmes depuis des années, à savoir des jeux gratuits, dits « free-to-play » ou F2P, avec les payants Counter Strike et Minecraft en exception confirmant la règle. Des jeux gratuits à l’acquisition, mais qui proposent des micro-transitions pouvant aller de quelques centimes à une centaine d’euros par achat. Mais alors, pourquoi payer si le jeu ne l’impose pas (en tout cas, pas directement). Pour des bonus, de l’expérience, des objets facilitant ou accélérant la progression, transformant le jeu en « pay-to-win » (payer pour gagner) ou « pay-to-fast » (payer pour avancer vite). Un système décrié aujourd’hui, puisqu’il crée une frontière délimitée par les moyens des joueurs.

Pourtant, le jeu vidéo le plus populaire au monde est bien un F2P, mais ne propose aucune de ces formules. Retour dans le temps. En 2009, Riot Games sort League of Legends. Un jeu avec double pari risqué, puisque déjà le secteur du MOBA (arène de bataille en ligne multijoueur)

voit déjà en tête de file le légendaire Dota. Mais le plus important, l’éditeur sort son jeu sur un modèle d’acquisition gratuite, avec des éléments cosmétiques (skins) payants, mais qui n’apportent aucun avantage en jeu. Pour la première fois, nous payons pour rien d’autre que de l’esthétique sur un jeu déjà gratuit !  Contre toute attente, League of Legends est aujourd’hui le leader incontesté du marché, et génère des revenus qui ne cessent de grimper tous les ans. Le succès de Riot et la popularité toujours croissante de ce modèle économique nous fait nous demander si un jeu à 80 euros vaut vraiment son prix.

Il y a de quoi se poser la question. Les offres ont l’air alléchant. Battle pass, pack fondateur, starter pack, pass premium… Minipack à 5 euros ici, petite offre à 10 euros, rien de bien méchant. Mais collés bout à bout, cela finit par faire une belle somme. Et si League of Legends, par exemple, n’offre rien de plus que le bonheur de parader dans son plus beau costume, d’autres jeux misent à fond sur les avantages qu’ils offrent aux joueurs. Ce qui creuse d’autant plus le fossé entre ceux qui ne dépensent pas (ou peu), et ceux qu’on appelle les whales (grands dépensiers).

Mais ce système freemium a aussi généré des mouvements dans les communautés de joueurs. Le hashtag #F2PTBW (free-to-play by the way) est même devenu un symbole de triomphe pour les joueurs fervents de la gratuité, lorsqu’ils arrivent à faire autant, voire mieux, que ceux faisant chauffer la carte bancaire. Malgré toutes les critiques qu’il reçoit, le F2P continue à faire des émules. Cette année, Konami a transformé sa licence de foot historique eFootball PES en F2P. Signe que la gratuité d’un jeu est déjà profondément ancrée dans la conscience collective. Nous ne verrons tout de même pas disparaître de sitôt les blockbusters, et ce serait bien dommage de se priver de nos doses de triple A type God of War.


Eymeric Radilofe

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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