Ester 414 : Minimalisme et élégance
8 février 2021 // Mode & Design // 4674 vues // Nc : 133

Intemporalité, poésie, minimalisme, les vêtements de la marque Ester 414 respirent la pureté que ce soit dans les coupes, les couleurs ou les matières. Les deux jeunes fondatrices, Sophie et Emilie qui est également la modéliste, veulent apporter une mode malgache plus fun, plus consciente et plus artistique.

Ayant baigné dans le monde du textile, Emilie a toujours rêvé d’avoir un jour sa propre marque de vêtements. « En rentrant à Madagascar, j’ai créé une première marque qui n’a jamais vu le jour. L’année d’après, avec ma cousine Sophie, nous avions eu cette vision commune de créer une marque fabriquée à Madagascar pour valoriser le savoirfaire local. »

Elles ont créé Ester 414 qui fait appel à la nostalgie, aux voyages et à une certaine forme de liberté. Leurs créations s’inscrivent dans un jeu de séduction mais surtout de confort et d’élégance. Les vêtements sont ancrés dans un style minimaliste, celui du « less is more » qui élimine toute forme de fioritures ou d’excentricité. Un rappel de la mode des années 90 où tout est épuré, de la forme à la couleur. « Nous nous inspirons de nos voyages, du cosmopolitisme, de la culture japonaise, de la mode scandinave, du chic londonien, du minimalisme, du dressing masculin, des histoires passionnées, des paysages malgaches, des années 90. A vrai dire, nous sommes inspirées par ce qui nous entoure, les gens que l’on croise » souligne Emilie. Une marque dont le nom est inspiré de l’histoire de la reine Esther dans la bible, une femme ordinaire qui accomplit un destin extraordinaire. Les pièces, du prêt-à-porter et des accessoires, sont donc créées pour des femmes qui écrivent leur propre histoire et qui peuvent en inspirer d’autres.

« Nous créons des vêtements pour femmes uni-saison, qui ne s’inscrit pas dans une saison en particulier. Cependant on peut dire que c’est de la misaison. Nos pièces phares sont les blouses et les vestes. Je dirai que nos pièces sont caractérielles et simples à la fois, des manches structurées, des drapés, des volumes enveloppant le corps. » Pour apporter cette touche caractérielle, Emilie travaille chaque collection comme un véritable bijou. Elle réalise ce qu’on appelle un « moodboard », un ensemble de textes, de visuels ou objets formant une sorte de collage comme un tableau d’inspiration. Elle détermine ensuite les couleurs, procède au moulage et aux recherches de volumes avant de passer aux croquis afin de décider des pièces qui composeront la collection. Elles aiment expérimenter des matières naturelles avec des jeux de textures comme le nacre ou le bois. « Madagascar est vraimentriche en matière naturelle et nous avons hâte de faire des tests pour créer des pièces à l’image de notre pays. Chaque collection que nous créons est un souvenir ou un moment marquant de notre vie que nous voulons partager à travers nos vêtements,notre lifestyle, nos photos.»

C’est le cas de leur première collection, Playground, qu’elles ont présentée en octobre 2019 à l’Is’art Galerie Ampasanimalo à travers sept silhouettes inspirées de la campagne. Les pièces sont un mélange de superpositions, delégers drapés, de poésie et une silhouette remplie de contradiction, entre des gros denims, et des hauts flottants. « Un défilé dansant, sur une musique hip-hop, célébrant la diversité ethnique à Madagascar, un pays où le racisme entre ethnies est encore très prononcé. Cheveux lisses, tresses, afro,un mélange interculturel qui rappelle que nous sommes tous liés par l’amour de notre pays. On aimerait également montrer au monde le savoir-faire dans la mode malgache, qu’elle est aussi créative et qualitative qu’ailleurs. »


Propos recueillis par Aina Zo raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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