Chouppiii : Un souffle d’humanité
7 août 2025 // Photographie // 2998 vues // Nc : 187

Chouppiii, Andoniaina Randrianomanana à l’état civil, fait la couverture de ce numéro de nocomment. L’artiste se définit comme photographe humanitaire. Dans ses clichés, elle cherche à montrer – au-delà des émotions – ce qu’elle appelle le “côté humain”.

Elle a récemment dévoilé, sur ses plateformes sociales, une série de photos intitulée Zaza Very (enfants perdus). Pendant plusieurs jours, la jeune femme a arpenté la capitale, suivant des enfants qui vadrouillent, observant leurs errances, leurs silences, leurs éclats de rire fugaces. « Ce projet est une exploration introspective et parfois un peu mélancolique de la solitude, de l’errance, des rêves muets. Pas de misérabilisme, mais la beauté des âmes en quête, de ces fragilités où la lumière sculpte des émotions suspendues », explique-t-elle. Chaque cliché devient une fenêtre sur des instants où la poésie de la rue côtoie une vérité parfois brute.

Mais Zaza Very n’est pas un cas isolé. Avec Zaza Gasy (enfants malgaches), Chouppiii a déjà exploré l’univers des enfants, magnifiant leur pureté et leur joie de vivre. Entre ombres et éclats, elle raconte la résilience de ces jeunes âmes, souvent dans des décors modestes où perce une lumière intérieure irrésistible. « Je suis constamment à la recherche d’histoires à raconter. Ma tête fourmille d’idées », souffle-t-elle.

Ce que la photographe recherche, c’est l’authenticité. « Plutôt que de documenter froidement, je veux interpréter le monde, inviter ceux qui regardent mes photos à voir au-delà de l’évidence », détaille la jeune artist. D’où ces clichés pleins de contrastes – lumière douce, ombres denses. « Photographier, c’est capturer l’essence de l’instant. Rien de moins », dit-elle, philosophe.

D’où vient l’étincelle ? « L’inspiration, c’est un éclair, une intuition. Une lumière qui frappe, une ombre qui danse, un éclat de rire. Ces moments ne se reproduisent jamais. Il faut les voler au temps », dit-elle. Derrière l’instinct, il y a aussi un travail acharné : savoir composer, attendre la bonne lumière, comprendre le rythme d’un sujet.

Pour Chouppiii, une photo réussie n’est pas forcément parfaite techniquement. « Elle doit provoquer quelque chose, éveiller une émotion, une question. La beauté se cache parfois dans le chaos d’une scène, dans un flou ou un contre-jour imprévu. Ce qui compte, c’est l’âme, l’histoire, cette vibration qui reste quand l’image disparaît de l’écran », déclare-t-elle, comme dans un cours magistral. Entre deux séries sur les enfants, elle rêve déjà d’explorer de nouveaux terrains : contrastes urbains, portraits intimes, atmosphères où la lumière devient personnage principal.

Solofo Ranaivo

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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