Viande ou tofu ? Mon coeur balance…
23 novembre 2024 // Quiz & Actuel // 2913 vues // Nc : 178

Tax Randria : Tofu, pas tabou !

Imaginez une fille de fermiers, entourée de vaches, de cochons, et d'œufs frais tous les matins… Et maintenant, picturez-la vegan ! Oui, Tax Randria, coach en nutrition végétale et fondatrice de Green Bellies (boutique 100 % végétale au Dyve Garden Anosivavaka), est passée du lait cru aux smoothies verts. Mais son parcours n’a pas été si simple ! Après la naissance de sa fille aînée, Tax cherchait un moyen de perdre du poids. En fouinant, elle est tombée sur des documentaires qui l'ont laissée bouche bée. « Fat, Sick & Nearly Dead » ? Une vraie claque ! Elle y découvre Joe Cross, un homme au bord du gouffre qui transforme sa vie avec un régime végétal. Et là, le déclic : « Je réalisais ce que les animaux subissaient… Et l’idée du véganisme a commencé à faire son chemin ». Après avoir vécu près de dix ans en Norvège, où elle obtient son master en biochimie et suit une formation spécialisée en nutrition végétale, Tax décide de se lancer.

Elle ouvre un premier local là-bas, et le succès est au rendez-vous ! Mais en 2019, retour aux sources à Madagascar. « En Norvège, les gens étaient beaucoup plus ouverts au véganisme. À Madagascar, certains nous demandaient si on faisait partie d’une secte » dit-elle en riant. Pourtant, elle s'adapte avec sa famille, même lors des événements comme les mariages. « Je prépare nos propres plats, et souvent, les invités sont curieux de ce qu’on mange ».

Et ça ne s’arrête pas là ! Pour Tax, le véganisme, c’est aussi la santé. « Mon mari avait de l’acné tenace, même adulte. Depuis qu’il est vegan, sa peau s’est totalement transformée. Et on est rarement malades ! ». Et ce n’est pas juste physique, c’est aussi spirituel. « Quand un animal est tué, il dégage une énergie de peur, et on la retrouve dans sa chair. Rien ne se perd, tout se transforme ! ». À Madagascar, environ 20 % de ses clients sont locaux et 80 % expatriés, mais les curieux du véganisme, ou « vege-curieux » comme elle les appelle, sont de plus en plus nombreux. « Le véganisme ici, c’est possible, et même abordable. Madagascar offre une grande variété de légumes et légumineuses, il ne reste qu'à apprendre à les cuisiner pour savourer de délicieux plats ! ». Fervente vegan depuis maintenant neuf ans, Tax Randria prouve que le véganisme n’est pas qu’un simple régime, c’est tout un art de vivre, où la santé, l’éthique et la créativité se rencontrent… Toujours dans la bonne humeur !

Agathina Rakotomalala : De la viande… ça ne fait pas de mal

Il y a plus d’un an, Agathina s’est dit, « C’est bon, je reprends la viande ! » Un peu avant, notre jeune défenseuse de l’environnement est passée par trois ans sans y toucher. « Je ne dis pas que ce n’est pas bien, mais je pense que ça n’a pas de sens à Madagascar. La raison du véganisme, à mon avis, c’est soit pour l’environnement, soit par amour pour les animaux. Et vu qu’on ne fait pas de production de masse, et que l’abattage n’est pas très industrialisé, ça pollue moins. Puis, consommons local ! » Oui, pour Agathina, manger de la viande, c’est vivre de manière équilibrée tout en faisant tourner l’économie locale. « Je faisais partie de ces personnes qui mangeaient des trucs importés : des substituts de viande, de la saucisse végane…

Et j’ai vu que même si j’essayais de consommer local, parfois ça coûtait très cher, et j’en avais marre de ne manger que des haricots pour avoir un peu de protéines. »

Aujourd’hui, Agathina trouve du plaisir à acheter son steak chez son boucher à Analakely. Mais son préféré, c’est le poulet sous toutes ses formes : « Avant ma période végane/végétarienne, quand on me demandait ce que j’aimais, je répondais par le steak. Quand je mangeais de tout, je pensais que toutes les viandes étaient les mêmes et que seule la texture changeait, alors que non ! Il a fallu que je passe presque trois ans sans manger de viande pour me rendre compte que le goût était différent et que finalement… c’est le poulet que je préfère ! » Toujours en accord avec ces valeurs, Agathina n’écarte pas pour autant les légumes : tout pour avoir un mode de vie sain sans partir dans l’extrême. Et dans ce nouveau chapitre, elle compte bien tout essayer, même les viandes assez… exotiques : « Je ne dirai pas non à une bonne expérience, dans la limite de la torture ou que ce soit une espèce protégée. De temps en temps, ça fait du bien de sortir de sa zone de confort, et c’est cool de se dire que j’ai cette possibilité, et que maintenant, le monde est ouvert à la découverte. » Goûter, au moins une fois, au requin, au crocodile, pourquoi pas ? Mais Agathina ne conteste pas son amour pour les animaux : native de la région Est, elle n’est pas vraiment fan des pratiques traditionnelles sur les animaux, et elle n’a pas besoin d’être végane pour se le dire. Mais par expérience, elle sait que tous les régimes se valent : chacun son truc, et Agathina préfère y penser avec du bon poulet.

Pages réalisées par Cédric Ramandiamanana et Rova Andriantsileferintsoa

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Paskero sort "C'est la bella vita"

Lire

7 septembre 2025

Paskero sort "C'est la bella vita"

Le chanteur français Paskero a annoncé ce 5 septembre la sortie de son clip « C'est la Bella Vita » chantant son amour pour Madagascar, qu'il interprè...

Edito
no comment - A moitié... mais plein

Lire le magazine

A moitié... mais plein

Madagascar, éreintée par les mauvaises nouvelles ? Eh bien, rien n’arrête désormais notre île-horizon. À force de scruter le verre à moitié vide, on a fini par rater le somptueux punch qui le remplit. Pourtant, il déborde joyeusement.Prenez la culture ! KVNTO, un chanteur de Toamasina rejoint l’album d’un monde qui parle plus de 200 langues (réellement ! pas juste un tour de Babel gadget). Mika Kely brille aux États-Unis, Betia en Europe, tandis que nos stylistes, écrivains et chefs VIP raflent des prix sur les cinq continents. Peut-être que Jaojoby, roi du salegy, ou le groupe Tarika, adulé jusqu’à Time « 10 best bands on planet Earth » nous avaient déjà avertis qu’on pouvait sortir la tête (et les talons).Côté technologies et sport, nos talents raflent médailles et trophées. Jiu-jitsu, pétanque jusqu’au championnat en robotique… nos compatriotes font parler – en bien – de la Grande-île. Pour ce qui est des relations internationales – surtout en matière de développement économique - Madagascar a accueilli au mois d’août le 45ᵉ sommet de la SADC et s’est également positionné comme partenaire-clé au TICAD19 Japon, avec création d’une Chambre de commerce nippo-malgache. Voilà ce qu’on appelle être tellement en lumière qu’on brûle un peu nos lunettes pessimistes.Oui, les problèmes persistent. Mais à NoComment, on choisit de braquer le projecteur sur ce qui marche. Pour cueillir ces pépites, il faut parfois arrêter d’écouter les mauvaises ondes. Alors oui, le pays est à moitié... plein. Et on va continuer à le dire, haut et clair.

No comment Tv

Making of shooting mode – AOÛT 2025 – NC 187

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition août 2025 - NC 187.Prise de vue : Ankaditany Ampitatafika 
Collaborations : Tanossi  – Via Milano mg  – HAYA Madagascar  - Akomba Garment MG - Carambole 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Fitahiana, Mitia, Nolan, Ulrich, Mendrika, Odyah, Johanne, Stevie, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany 

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir