Tanjona Ranjalahy « Produire le meilleur café de Madagascar »
5 février 2022 // Entreprendre // 5764 vues // Nc : 145

Nouveau venu sur le marché, le Royal Café Zanatany by Moli Company est apprécié pour son goût fruité et chocolaté. Même si de grandes entreprises ont déjà la mainmise sur le secteur du café, il est encore possible de percer sur le marché local, explique Ranjalahy tanjona, la fondatrice.

Quel est l’historique de Moli Company ?
Mes parents sont de grands amateurs de café d’où le nom de notre société, Moli Company, qui est la combinaison de leurs noms. Il y a quelques années, nous avons hérité d’un terrain où poussait un plant de café. Nous avons cueilli les graines pour faire nous-mêmes notre café. Nous avons remarqué que le goût était différent des produits proposés sur le marché. Plus tard, nous nous sommes lancés le défi de produire un des meilleurs cafés de Madagascar et en décembre 2020, Moli Company est entré en activité.

Un pari osé…
D’autant que nous ne connaissions rien techniquement au café. Nous avons et nous apprenons encore sur le tas. Nous nous sommes beaucoup documentés pour savoir où planter le meilleur café de Madagascar. Après plusieurs recherches, nous avons vu que c’est la région d’Itasy qui est réputée produire le meilleur café arabica ou zanatany.

Cette variété a besoin de haute altitude et de terrain volcanique. Nous avons également cherchédes producteurs, et en ce moment nous travaillons avec des coopératives de femmes qui sont formées par Prosperer pour le traitement des grains de café. Nous sommes engagés dans une démarche de commerce équitable avec ces coopératives de paysans-caféiculteurs.

Comment arrive-t-on au haut de gamme ?
Pour un café de qualité, il n’y pas de miracle, il faut investir et sans cesse apporter de la valeur au produit. Aujourd’hui, nous avons une capacité de production de 100 kg par jour de Royal Café Zanatany. Nous avons un petit atelier avec un torréfacteur et un broyeur pour produire du café moulu ou en grain. La torréfaction est un art. La nôtre est artisanale, c’est-à-dire que les grains de café sont cuits lentement pendant 15 minutes pour qu’ils puissent dégager leurs arômes et leur goût. Contrairement à la torréfaction industrielle qui ne met que 5 minutes à cuire à une température très élevée. Nous misons aussi sur l’emballage qui est fabriqué en Chine. Il est équipé d’une valve de dégazage car quand le café est torréfié, il produit du gaz. Il y a également une « tin-tie », une cravate en étain pour garder l’arôme du café et bien fermer l’emballage après utilisation. Le café moulu à 250 g est disponible dans les grandes surfaces, quelques épiceries fines et nous fournissons aussi les restaurants.

Les graines de café vert Zanatany originaire de la région d’Itasy.

Cela n’a pas dû être facile de se lancer en pleine pandémie ?
Je fonctionne selon quatre règles : la passion, la persévérance, la patience et la foi. Pendant le confinement, cela a été très compliqué de chercher des fournisseurs et des clients, mais de façon générale, il n’est pas facile de percer ce marché. Au niveau financier, cela a été également compliqué. Nous avons débuté avec un financement personnel car au niveau de la banque, c’était difficile d’obtenir un prêt. Mais l’année dernière, j’ai participé au programme Entrepreneuriat de la Fondation Tony Elumelu et j’ai été parmi les lauréats ayant obtenu desfonds. Il y a également le Programme Entrepreneuriat Scac (Service de coopération et d’action culturelle) de l’Ambassade de France, qui soutient les jeunes projets.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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