Johanna Tam Wai Fong : Comme chez maman
8 mars 2022 // Sortir // 4573 vues // Nc : 146

Pour Johanna Tam Wai Fong, la cuisine chinoise est d’abord un héritage. Autour d’elle, trois générations de cuisiniers dont Les Petits Plats de Maman, son service traiteur à domicile, est comme l’aboutissement.

Rien ne vaut la cuisine de maman, estime Johanna Tam Wai Fong. C’est pourquoi elle a créé Les Petits Plats de Maman, un service traiteur livré à domicile, spécialisés dans la cuisine asiatique. « J’ai choisi ce nom en souvenir des bonnes choses que ma maman nous cuisinait. Elle a un don pour la cuisine, même si papa ne se débrouille pas mal aux fourneaux ! » Un véritable héritage familial, puisque son grand-père avait déjà son propre restaurant dans la région de l’Alaotra. Sa mère l’a repris en y ajoutant sa touche personnelle. « Dans la famille, personne n’a suivi des cours de cuisine ou de pâtisserie, tout est d’instinct. » Et ça marche avec elle puisqu’en lançant sa propre cuisine, Johanna s’est constituée une clientèle séduite par ses plats comme les miso ramen (soupes aux nouilles),les tsock (soupes au riz) aux œufs de cent ans (œufs durs traditionnels vieillis à la cendre pendant au moins deux mois), les larves de guêpes frites, les pao (pains farcis) frits« Je ne suis jamais les recettes à la lettre. Je goûte chaque plat, je modifie quand ça ne me convient pas. »

C’est dans son labo, entourée de son équipe, qu’elle concocte ses plats, uniquement sur livraison. Un système qui lui convient et qui a eu un grand succès avec le confinement. Mais ce qui distingue la cuisine de Johanna, c’est d’être toujours aux petits soins pour ses clients, notamment les mamans. « Chaque plat que je crée, je les personnalise pour le besoin des mamans. Il faut qu’elles ressentent que ces plats sont préparés comme si c’était elles qui les avaient cuisinés et que leurs enfants les aiment à leur tour. » L’esprit d’entreprise, Johanna a ça dans le sang. Toute petite, elle vendait des gâteaux devant la boutique de ses parents pour se faire de l’argent de poche. Elle parcourait aussi les restaurants de Toamasina, sa ville natale, pour leur proposer du riz produit chez elle, dans l’Alaotra. Plus tard, elle suit des études en tourisme-hôtellerie et billetterie (ticketing) et obtient sa licence professionnelle en gestion entrepreneuriale à l’Institut national du tourisme et de l’hôtellerie (INTH) à Tana.

« Après des petits boulots par ci par là, je n’ai jamais pu tenir un an dans une entreprise. Je n’ai jamais aimé qu’on me dise quoi faire, je ne suis pas faite pour ça. Mais je ne savais pas encore quelle direction prendre. Je me suis mariée et je suis restée femme au foyer pendant près de huit ans, même si je faisais des petits business dans le cosmétique ou le prêt-à-porter. » L’idée de créer Les Petits plats de Maman est venue grâce à un crumble aux légumes. Après avoir publié sa photo sur les réseaux sociaux, les commandes affluent. Elle réalise alors des plats qu’elle livre elle-même ou avec l’aide son mari. « Quand ma mère était de passage à Mada, elle me donnait un coup de main. » Et aujourd’hui, tout cela se retrouve à l’enseigne Les Petits Plats de Maman. Une histoire de famille, de partage et de passion.


Aina Zo Raberanto

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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