Jenny et Caroline Randria : Histoire de sœurs
9 février 2023 // Mode & Design // 5400 vues // Nc : 156 - 157

Deux sœurs, Jenny et Caroline Randria, veulent promouvoir le savoir-faire malgache au-delà de nos frontières à travers deux marques de vêtements et d’accessoires, Maraïna London et Maison Bao. Des créations intemporelles et éthiques dédiées à la femme moderne.

Bien qu’elles aient vécues dans différentes métropoles comme Singapour, Paris, Dubaï et Londres, et jusqu’au Canada, Jenny et Caroline ont toujours mis en avant leur pays, Madagascar. Elles ont donc créé des marques dont les matières et les techniques s’inspirent de la Grande Île. Caroline Randria a d’abord lancé Maraïna London, basé à Londres, qui offre une ligne de vêtements et accessoires de plage minimaliste et chic, mais également une collection de prêt-à-porter pour femmes, « haut de gamme, intemporelle et bohème ». Les sacs sont réalisés à partir du raphia, la matière naturelle malgache par excellence. « Le raphia est une matière magnifique, malléable et durable, qui permet d’obtenir de beaux accessoires. »

Jenny Randria
Caroline Randria

Pour sublimer cette matière, la créatrice a opté pour l’art du crochet, une technique ancestrale transmise de génération en génération chez les femmes malgaches. Le crochet nécessite de la dextérité, de la patience et de la minutie, raisons pour lesquelles chaque sac demande des heures voire des jours de travail. « Les sacs à mains s’adaptent au style de vie trépidant de la femme moderne en quête de simplicité et de beauté. » Elle se tourne également vers ce qu’il y a de plus raffiné, la soie sauvage malgache et ses techniques de broderie ancestrales. Le peignoir Ana style kimono, inspiré par la famille royale à Madagascar au XIXème siècle, est ainsi conçu dans un design minimaliste, orné d’une broderie faite à la main avec du fil français.

Passionnées, les deux créatrices ont voulu s’associer pour créer une autre marque, cette fois  pour le marché malgache. « Avec Jenny, qui habite au Canada, nous avons lancé une nouvelle marque, Maison Bao, dans l’esprit d’offrir des pièces contemporaines qui suivent les dernières tendances de la mode et mettent aussi en avant le made in Madagascar. » Tout comme Maraïna London, les collections de Maison Bao s’inspirent de la beauté que la nature offre pour habiller la femme moderne, libre et féminine. « Chaque collection commence par une idée, une émotion qu’on veut partager avec nos clientes, en tenant compte évidemment des dernières tendances. » Une démarche qui se veut également éthique. « La mode éthique est l’avenir de l’industrie textile. Elle implique d’utiliser autant que possible des matériaux locaux et durables pour limiter notre empreinte carbone. Mais cela nécessite également de reconnaître la dimension humaine de l’industrie textile c’est-à-dire connaître qui sont les personnes impliquées dans la réalisation de chaque produit. » 

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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