Romain Rakotoarimanana : La transmission comme inspiration
5 janvier 2025 // Arts Plastiques // 5466 vues // Nc : 180

« La Moisson » du peintre Romain Rakotoarimanana est en couverture du magazine no comment® de ce mois de janvier 2025. Un titre en écho avec la récolte, celle que l’artiste a faite en octobre dernier chez Tamboho Hôtel : tous les tableaux étaient vendus dès le quatrième jour de la vente-exposition en duo. Une première collaboration prometteuse pour le père et sa fille Sanga Mariah, peintre, elle aussi. Et si cet héritage père-fille n’était que le prolongement de son parcours ? En plus de la transmission intergénérationnelle, son travail est aussi façonné par les échanges entre le spirituel et les formes, les voyages et la mémoire.

Le duo père et fille :
Romain Rakotoarimanana et Sanga Rakotoarimanana

Son amour pour les arts visuels vient non pas d’une artiste, mais d’une épicière, sa mère. Dans les années 1970, elle tenait une épicerie en province. Elle utilisait des pages de bandes dessinées pour emballer les pains qu’elle vendait. Le futur peintre commençait alors à cacher ces pages précieuses qui auraient pu finir dans une poubelle. C’est là qu’il commence à reproduire des bandes dessinées de la série Zembla, ou encore Blek le Roc. Devenu adulte, il fait référence à cette époque. « Je n’aime pas qu’on vende des tableaux comme on vend des petits pains, c’est-à-dire reproduire la même chose dix fois, ça détruit l’art. Mes tableaux sont uniques, les acquéreurs les achètent pour leur unicité ».

Dans les années 1980, d’autres rencontres le façonnent en tant qu’artiste. Après des études en bâtiments et travaux publics, il a fait des dessins industriels et de bâtiments. De fil en aiguille, il devient chef d’atelier pour une peinture publicitaire. C’est ce poste qui l’amène à faire la rencontre tant espérée, celle qui l’encourage à peindre des tableaux. Depuis, les commandes se sont accumulées, de nombreux tableaux partent pour La Réunion. Les expositions se succèdent, dont l’exposition Hosotra à l’esplanade Analakely. « Je peins à partir d’une vision. Pour l’exposition à l’esplanade, la vision me dit de peindre tel ou tel tableau, c’est ce que j’ai fait, et tout le monde s’est arraché le tableau ! »

De rajouter. « Il faut savoir que l’inspiration se divise en deux : il y a l’inspiration très mécanique du cerveau qui fait intervenir la mémoire, et il y a le côté spirituel qui est infini, inépuisable. Je pars souvent des formes et des couleurs, c’est après que ça montre quelque chose ». C’est le cas d’une carcasse Volkswagen montée sur une charrette. C'est seulement après avoir décidé de peindre cette scène insolite qu’il a appris l’importance de ce modèle pour les hippies et la rouille qui témoigne du passage du temps.

« J’aime aussi la vie quotidienne. Elle peut être agaçante à regarder, mais l’artiste est libre, il n’est pas emprisonné par les réalités comme la pauvreté, le coût de la vie, la politique. Il voit ce qu’il veut mettre en exergue, s’en inspire et prend goût. Même un embouteillage a un côté artistique ». Sa peinture à l’huile « Le Regard » est le portrait d’un enfant qui regarde par la fenêtre, cadré par des murs délabrés et un rideau déchiré.

Bien qu’inspirée par les voyages effectués avec son père, Sanga Mariah esquisse le nouveau trait dans la lignée Rakotoarimanana. « Comme je suis jeune, mes tableaux traitent souvent de la joie de vivre. J’utilise des couleurs très gaies, mes peintures sont plutôt abstraites, et je peins avec un couteau ou mes doigts ».

Mpihary Razafindrabezandrina

Contact famille (Sanga Mariah) : +261384633644

L'AUBE
LE REGARD
Laisser un commentaire
no comment
no comment - Paskero sort "C'est la bella vita"

Lire

7 septembre 2025

Paskero sort "C'est la bella vita"

Le chanteur français Paskero a annoncé ce 5 septembre la sortie de son clip « C'est la Bella Vita » chantant son amour pour Madagascar, qu'il interprè...

Edito
no comment - A moitié... mais plein

Lire le magazine

A moitié... mais plein

Madagascar, éreintée par les mauvaises nouvelles ? Eh bien, rien n’arrête désormais notre île-horizon. À force de scruter le verre à moitié vide, on a fini par rater le somptueux punch qui le remplit. Pourtant, il déborde joyeusement.Prenez la culture ! KVNTO, un chanteur de Toamasina rejoint l’album d’un monde qui parle plus de 200 langues (réellement ! pas juste un tour de Babel gadget). Mika Kely brille aux États-Unis, Betia en Europe, tandis que nos stylistes, écrivains et chefs VIP raflent des prix sur les cinq continents. Peut-être que Jaojoby, roi du salegy, ou le groupe Tarika, adulé jusqu’à Time « 10 best bands on planet Earth » nous avaient déjà avertis qu’on pouvait sortir la tête (et les talons).Côté technologies et sport, nos talents raflent médailles et trophées. Jiu-jitsu, pétanque jusqu’au championnat en robotique… nos compatriotes font parler – en bien – de la Grande-île. Pour ce qui est des relations internationales – surtout en matière de développement économique - Madagascar a accueilli au mois d’août le 45ᵉ sommet de la SADC et s’est également positionné comme partenaire-clé au TICAD19 Japon, avec création d’une Chambre de commerce nippo-malgache. Voilà ce qu’on appelle être tellement en lumière qu’on brûle un peu nos lunettes pessimistes.Oui, les problèmes persistent. Mais à NoComment, on choisit de braquer le projecteur sur ce qui marche. Pour cueillir ces pépites, il faut parfois arrêter d’écouter les mauvaises ondes. Alors oui, le pays est à moitié... plein. Et on va continuer à le dire, haut et clair.

No comment Tv

Making of shooting mode – AOÛT 2025 – NC 187

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition août 2025 - NC 187.Prise de vue : Ankaditany Ampitatafika 
Collaborations : Tanossi  – Via Milano mg  – HAYA Madagascar  - Akomba Garment MG - Carambole 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Fitahiana, Mitia, Nolan, Ulrich, Mendrika, Odyah, Johanne, Stevie, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany 

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir