Nos Enfants Extraordinaires
18 décembre 2023 // Assos // 4011 vues // Nc : 167

Sur la route d’Antohatanjona Itaosy, Onisoa Ludmilla Mitantsoarimanana a fondé son centre d’éducation pour enfants autistes. Depuis le mois d’octobre 2022, l’association « Nos Enfants Extraordinaires » reçoit une quinzaine d’élèves, aux soins individuels et personnalisés pour avancer au rythme de l’élève. Vola et Ferdinand, éducateurs spécialisés du centre s’animent avec toute l’équipe pour s’occuper de ces enfants extraordinaires.

C’est la deuxième année scolaire pour le centre de l’association « Nos enfants extraordinaires ». Chaque enfant suit un programme adapté aux capacités à acquérir. À  un élève, un éducateur, et c’est pour cela que tous les travailleurs du centre sont formés pour les suivre. « Nous suivons le programme scolaire malgache, mais chaque enfant est enseigné à travers des jeux et selon les capacités physiques ou motrices à développer » explique Vola, responsable pédagogique et éducatrice spécialisée. Depuis ses débuts, le centre accueille 15 enfants, de trois à 17 ans, pour une année scolaire, pour leur permettre d’adopter, petit à petit, le rythme des écoles normales. « Nous sommes dans une phase de test, c’est-à-dire que nous allons choisir quatre enfants pour effectuer tous les examens et les évaluations nécessaires et voir la classe qui leur correspond, ainsi que leur adaptation au rythme écolier. » Hormis les suivis individuels, la petite école organise également des activités communes de sport adapté, danse thérapie, et sorties, moments très appréciés par les enfants.

L’autisme implique plus qu’un suivi des éducateurs et des parents. Le centre établit une étroite collaboration entre les spécialistes du domaine, dont l’orthopédiste, l’ergothérapeute ou le psychomotricien. Bien grandir demande l’implication de ces acteurs, fait que Ferdinand rappelle : « Il faut mentionner que c’est la contribution de chacun de ces spé- cialistes, avec les éducateurs et les parents, qui assure un bon résultat au développement de l’enfant. » Le centre accueille des formes sévères et légères d’autisme, poussant à une formation ponctuelle des éducateurs. « Chaque année, pendant les grandes vacances, nous suivons une formation spéciale où l’on réapprend l’autisme et les différentes formes de prise en charge, quel que soit le cas » explique Vola. Par formation ou partage, les parents aussi sont approchés par l’association, afin de leur enseigner les pratiques et gestes à adopter : une suivie complète et de moins en moins complexe avec la contribution et le soutien que l’enfant retrouve dans son environnement.

Celui qui grandit bien, accompli des choses extraordinaires

L’association s’est matérialisé en un centre grâce à une association de parents, et la directrice-fondatrice de « Nos Enfants Extraordinaires », Onisoa Ludmilla Mitantsoarimanana. Maman de deux enfants autistes, l’initiative est née d’une volonté de changer les traitements et l’appréhension de ces enfants uniques. « Mes deux filles sont autistes, la deuxième a été rejetée par plusieurs écoles, et n’a pas pu travailler pendant six ans à cause de cette appréhension » s’émeut la maman. En une année d’existence, le centre tourne par ses propres moyens sur un espace assez restreint. Les éducateurs, comme la directrice ambitionnent d’améliorer l’infrastructure des lieux malgré le peu de moyens. « Nous espérons, un jour, créer un centre de formation professionnelle pour les adolescents et adultes autistes qui, eux, pourront nous aider dans les activités de l’école, mais en attendant, nous avons bon espoir de trouver un moyen de financement afin d’agrandir notre cour et notre aire de jeux. »

Par l’accueil, la prise en charge, les matériels et jeux utilisés, l’école compte énormément sur la participation assez limitée des parents. En attendant, l’association continue sa marche, dans une ouverture à toute forme de collaboration matérielle, même alimentaire, ou financière, dans l’espoir d’en sortir plus qu’extraordinaire.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa
Contact : +261 34 98 818 50

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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