Mami Bastà : Du chant aux champs
14 novembre 2025 // Que sont-ils devenus ? // 657 vues // Nc : 190

Porte-fanion du tandonaka, ce rythme typique du Vakinankaratra, Mami Bastà n’est plus à présenter. Dernier membre du célèbre groupe des années 90, Rémy, le guitariste-chanteur, auteur-compositeur-interprète, a fait récemment l’objet d’un film documentaire retraçant sa vie et son actualité.

Retour aux sources. C’est ce qui pourrait qualifier la trajectoire qu’a prise Mami Bastà, ce guitariste-chanteur connu pour ses morceaux « Voasary mandarina », « Mila vonjy ny gasilahy » ou encore « Mariazin’olon-tiana ».

Il a amené le tandonaka, ce style musical originaire du Vakinankaratra, sur les cinq continents. Mais malgré un agenda qui promet des concerts internationaux et nationaux, l’artiste a choisi de revenir à ce qu’il qualifie d’essentiel. « Je suis un artiste paysan. Ou plutôt un paysan artiste », dit-il, avec son rire naïf. Depuis sa maison à Antsirabe, le chanteur s’est relancé dans l’élevage de poules pondeuses, de zébus et de vaches laitières, d’oies et de cochons. « Joindre l’utile à l’agréable », balance-t-il.

Cette décision de revenir à l’essentiel est due à de multiples facteurs, notamment les événements difficiles qu’il a traversés, et le fait qu’il soit le dernier de son groupe encore de ce monde. « Mais ça ne signifie pas que je ne crée plus ou que je déserte la scène. Au contraire, cette retraite au milieu des animaux et des champs m’a permis d’écrire de nouveaux morceaux », signale l’auteur-compositeur. Il donne – de temps à autres – des concerts, au pays ou à l’étranger. À son absence, c’est son épouse qui s’occupe de la ferme.

Pour lui, tout le monde devrait être paysan, ne serait-ce qu’à mi-temps. Mais pour lui, c’est la vie d’artiste qu’il fait – dorénavant – à mi-temps. « Depuis le début de ma carrière solo en 2000 jusqu’à récemment, j’ai fait maintes fois le tour de Madagascar et plusieurs fois le tour du monde. Maintenant, je m’investis dans les tours de mes champs et les enclos de mes animaux », lance-t-il avec un éclat de rire.

Mami Bastà, aujourd’hui sexagénaire, a commencé à chanter à tout juste cinq ans. En 1977, il crée sa première chanson « Foaran’ny Belazao ». En 1982, il intègre le groupe Rémy, aux grands tubes comme « Rafianarana », « Fitia somongamonga » ou « Porofom-pitia ». En 2000, il quitte le groupe pour se lancer dans une carrière solo sous le nom de Mami Bastà. Et alors qu’il a un peu plus de temps pour rester chez lui, Mami Bastà est sur un nouveau projet artistique. Travaillant avec Dama, du groupe Mahaleo, il mène des travaux de recherche et écrit un livre sur les musiques de la Grande-île, notamment leurs similarités avec le tandonaka du Vakinankaratra. C’est normal pour un artiste chevronné de laisser de tels ouvrages pour la postérité. Faire du local-global ?

Rova Andriantsileferintsoa

Facebook : Mami Bastà
Contact : +261 32 21 418 23 (WhatsApp)

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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