Tsanta Rakotoarimanga « Devenir un géant africain de la technologie »
7 septembre 2022 // Media & Add-0n // 7033 vues // Nc : 152

Simplifier les démarches pour étudier à l’étranger, c’est l’objectif de la plateforme « Mapwess » lancée par Tsanta Rakotoarimanga, diplômé en Finance à l’île Maurice. Une plateforme pensée pour les Africains et collant au plus près de leurs préoccupations.

Comment l’idée de cette plateforme vous est-elle venue ?
En 2016, je rêvais d'étudier à l'étranger, mais comme beaucoup d’étudiants africains, je ne savais pas quelle école choisir et j'avais vraiment du mal à accéder aux informations dont j'avais besoin pour prendre une décision. Jusque-là, il n'y avait pas de service en ligne conçu spécialement pour les étudiants africains afin de simplifier leurs recherches et leurs inscriptions dans les universités, notamment en ce qui concerne le budget nécessaire, le cursus proposé ou la langue d'enseignement.

Vous aviez déjà un pied dans le placement d’étudiants avec Dream Studio Agency ?
J’ai créé cette agence une semaine après mon retour à Madagascar, j’avais 20 ans. Je ne voulais pas que les autres jeunes commettent les mêmes erreurs que moi dans leurs démarches d’études à l’étranger.

Après avoir placé plus de 80 personnes, j’ai décidé de tirer parti de la puissance de la technologie pour toucher encore plus de monde. Nous avons aidé des jeunes de Madagascar, mais aussi du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Togo. Nous avons pu placer 80 % de ces étudiants dans des institutions mondialement reconnues. Le digital est une solution particulièrement bien adaptée à l’Afrique. Grâce à l’intelligence artificielle (IA), il réduit le risque d’erreur d’orientation et permet d’avoir un impact sur un maximum de personnes sans contrainte géographique.

Se lancer dans l’entrepreneuriat à Madagascar reste un pari osé ?
Entreprendre à Madagascar est un vrai défi, surtout pour les jeunes et particulièrement dans le monde du digital. Les institutions financières comme les investisseurs privés ne nous font guère confiance et on manque terriblement de ressources et de réseaux pour évoluer. J’ai surmonté ces difficultés grâce à des incubateurs de start-up comme Zafy Tody ou Orange Fab Madagascar. J’ai aussi eu la chance d’être sélectionné parmi les meilleurs jeunes entrepreneurs d’Afrique en 2021 pour le prestigieux Anzisha Prize d’Afrique du Sud, qui nous accompagne durant trois ans. Nous avons suivi des formations et bénéficié d’un accompagnement et d’un mentorat visant à améliorer nos performances et à faciliter l’accès au financement en nous mettant en relation avec des investisseurs qualifiés…

Et pourquoi « Mapwess » ?
Le mot est tiré du malgache mapoeasa qui désigne le pain beurré dans le nord-ouest de l’île. J’ai adopté ce nom car il y avait une chanson qui m’a fait beaucoup marrer quand j’étais à l’étranger et qui parlait de ça. Je cherchais un nom percutant comme Apple, Google ou Yahoo, car nous avons bien l’intention de devenir un géant de la technologie, mais Made in Africa.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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