Sandy Ravahimanana : Le sens de la danse
4 juin 2022 // Arts de la scène // 5044 vues // Nc : 149

Sandy Ravahimanana a été façonnée par le monde du hip hop. De passage à Madagascar, elle en a profité pour dispenser des cours de danse au sein du studio de la danseuse et chorégraphe Belly Sid à Analamahitsy.

Sandy Ravahimanana a basculé dans le monde de la danse urbaine il y a une quinzaine d’années après avoir débuté dans la danse classique. « Ma mère faisait de la danse classique. J’ai pris des cours pendant cinq ans avant de tomber amoureuse du hip hop grâce à un spectacle que j’ai vu. J’ai intégré le K’Art Academy et la Compagnie Ry Mialy, j’y suis restée pendant 10 ans. Dans cette école, j’ai pu découvrir plusieurs disciplines, la house, le hip hop, le ragga, la danse contemporaine… »

Arrivée en France, elle crée GasyMellow, un groupe de dix filles réunit pour l’amour de la danse, partageant leurs vidéos sur les réseaux sociaux. Mais Sandy est obligée de s’arrêter pour continuer ses études en psychologie – rebelle c’est bien, mais bouffer c’est mieux ? Les années passent, elle devient maman et c’est le déclic. Son corps change, elle se remet en question pour finalement reprendre la danse. Elle décide de suivre une formation de deux ans au sein du studio MRG à Ivry-sur-Seine, une école de danse spécialisées en dance hall, house et hip hop. « Je connaissais déjà cette école même quand j’étais à Madagascar. C’est une des expériences qui m’a marqué à vie parce que je me suis redécouverte en tant que danseuse, et surtout en tant que femme. Fatou Tera et Pilate Beljour, les deux fondateurs de cette école m’ont donné beaucoup de conseils, encore aujourd’hui. »

Grâce à sa persévérance, Sandy se construit son univers, entre collaborations, liberté et création. Elle aime raconter des histoires. Pour elle, la danse a pour but de transmettre un message mais aussi de dénoncer… « Comme le dit Pilate Beljour, les plus belles œuvres de danse sont celles qui ont du sens pour les gens. Et je suis très sensible à ça ! Mon imagination fuse quand je suis allongée. Un peu comme en psychologie, ce qu’on appelle l’association libre. » Ses chorégraphies partent toujours d’un ressenti à partir d’une musique, d’une conversation, d’un tableau ou d’un film. « Comme tout artiste, durant le confinement, il n’y avait plus de scènes, plus de spectacles. Les danseurs ne pouvaient rien faire. Je voulais raconter cela à travers une petite pièce chorégraphique que je partage toujours sur les réseaux sociaux. »

La danse est un milieu où il n’y a presque pas de discrimination de genre, de sexe, « une richesse qu’il faut exploiter », dit-elle. Ses études en psychologie lui ont permis d’avoir une autre vision du monde, notamment en ce qui concerne les artistes. « Ce sont des personnes particulières, parfois difficiles à comprendre car souvent individualistes. Mais la psychologie m’a appris à savoir écouter, communiquer et surtout comprendre les gens. » Elle multiplie les collaborations, notamment avec la chorégraphe et danseuse internationale Sonia Soupha durant l’événement de hip hop Next Urban Legend.

Actuellement, Sandy fait partie d’une comédie musicale Independent Queen produit par Standing Medias qui illustre l’indépendance de la femme, une fusion entre l’univers traditionnel et le futur où les femmes dominent. « Mais mon plus grand rêve serait d’avoir une équipe de trente personnes et de créer des pièces chorégraphiques. » Bref, uniquement si le hip hop vous intéresse…


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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