Mitoliky Man’Antimo : Valoriser la pêche artisanale du sud
22 septembre 2024 // Entreprendre // 5245 vues // Nc : 176

Même si près de 60% de la production halieutique malgache vient de la pêche artisanale, les petits pêcheurs restent vulnérables face aux aléas naturels et à la mainmise des grands pêcheurs industriels. En créant et en gérant Mitoliky Man’Antimo depuis Morondava, KAMANDA Christelle valorise les pêcheurs artisanaux des côtes sud à travers la vente et l’accompagnement. Un défi de taille pour ce sous-secteur en développement.

Quelle opportunité pour les ressources halieutiques par rapport à la viande ?
Pendant la période de Covid-19, nous avons constaté qu’il y avait un besoin de se procurer de la nourriture dont la qualité se conformait aux normes sanitaires. L’inflation avait fait augmenter le prix de la viande, et les possibilités de déplacement pour en acheter étaient limitées. Cependant, les poissons dans le sud de Madagascar ne trouvaient pas d’acquéreurs puisque les poissonneries étaient fermées à Antananarivo. Nous avons donc commencé à fumer des poissons en respectant les normes sanitaires, à les emballer sous vide, et à les vendre en ligne avec livraison à domicile.

Comment avez-vous évolué depuis ?
Nos principaux produits sont divers produits halieutiques comme les crevettes séchées, le poisson séché, le poulpe fumé et précuit, avec le poisson fumé comme produit phare. Nos activités incluent également l’accompagnement des pêcheurs artisanaux, la transformation et la conservation des produits halieutiques, et la location de pirogues à Morondava, ainsi que la promotion du tourisme durable pour les petits pêcheurs.

Quels sont les défis pour les petits distributeurs ?
Les principaux défis incluent l’accès à l’électricité dans les zones enclavées, ainsi qu’en ville. Il y a aussi l’importation des matériaux adéquats, soit d’Antananarivo soit de l’étranger. Dans le secteur des ressources halieutiques, notamment dans le sud d’où viennent nos produits, les blocages concernent le transport des produits, et la concurrence des bateaux chinois qui manipulent les prix auprès des petits pêcheurs. Nous faisons aussi face à la saisonnalité de l’activité en fonction de la disponibilité des matières premières et des clients.

Des améliorations dans le secteur ?
L’introduction du tourisme dans la pêche artisanale est une initiative porteuse de changement, de même pour la conservation des produits. Ensuite, comme nous ne passons pas par les circuits de grande distribution, nos produits se situent dans un circuit de niche, avec des produits de qualité répondant aux demandes spécifiques des clients particuliers. Cela nous permet de nous adapter à nos ressources matérielles et financières. D’ailleurs, les clients sont particulièrement marqués par le goût authentique de nos produits, un retour positif que nous nous efforçons de maintenir.

Votre prochain cap ?
Pour le futur, nous souhaitons nous ouvrir à la distribution au grand public, et devenir leader dans la conservation et la transformation des produits halieutiques. Nous envisageons aussi de faire de la pêche artisanale un patrimoine touristique.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina
Photos : Mitoliky Man’Antimo

Page Facebook : Mitoliky Man’Antimo
Contact : 0345250671

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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