Hary Joël : Un cinéaste expérimental
7 avril 2023 // Cinéma // 4046 vues // Nc : 159

Son court-métrage « La Maison des Poupées A la Mémoire des Hommes et de leurs rêves de Cendre Enterrés Sous le Regard De Minuit Pendant que les Douces Barres Du Dédales Animal Couvent le Vrai Maitre de la Cage et des Mensonges du Bercail » a remporté le Poulain d’argent de la 28ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) en mars dernier. Le jeune cinéaste de 21 ans, également étudiant en histoire, voyage entre rêve et expérimentation.

Pourquoi un titre aussi long ?
C’est une référence aux noms malgaches, ça raconte une histoire. J’aime aussi la poésie qui se dégage de ses titres longs. Aujourd’hui, ce sont plutôt dans les animés que l’on retrouve ce genre de titre. D’ailleurs mon premier animé avait aussi un titre très long mais je ne m’en souviens plus. Par contre, c’est un animé muet avec des cartes comme dans le cinéma des années 20.

D’où est venue l’idée de créer ce film ?
En fait, dans ma tête, j’ai toujours des films qui passent. Parfois, j’ai moi-même l’impression d’être dans un film et que nous sommes tous des acteurs. Je ne sais pas si on peut qualifier cela de « rêve éveillé. » Donc, j’ai envie de transcrire ces « rêves » de façon plus concrète.
Pour résumer le film, c’est l’histoire d’un jeune homme qui se perd dans un immeuble sans fin.

C’est un peu ma vision de Tana, une grande ville qui ne finit jamais où moi-même je me perds parfois. L’ivresse des villes comme on dit. Mais c’est également valable dans le cas de la société actuelle. J’ai réalisé ce film pendant six mois, du mois de décembre 2021 au mois de juin 2022. Pour les acteurs, j’ai choisi des comédiens de la Cie Miangaly Théâtre et sinon, pour l’équipe technique, j’ai fait appel à des sociétés qui ont bien voulu travaillé avec moi.

Un style de cinéma plutôt expérimental ?
Je regarde beaucoup de films expérimentaux, qui ne suivent pas forcément les normes. Par exemple, il y a des films mainstream (très populaires) qui utilisent des éléments originaux comme Scott Pilgrim ou encore French Dispatch. Parfois, ce sont des films qui sont des échecs mais dont j’admire l’audace des réalisateurs. Je m’inspire aussi de mes expériences personnelles mais je suis également influencé par le mouvement artistique lié au surréalisme. J’ai découvert le cinéma quand j’ai suivi mes études au Collège Saint-Michel à Amparibe. On avait la possibilité de créer de raconter des histoires à travers des comédies musicales de 30 minutes. J’ai également suivi des études en Communication pendant trois ans, toujours dans le même collège. Nous avions un programme qui s’appelait ATP ou Atelier de Production qui nous permettait de créer des courts-métrages. Ensuite, je me suis dit que je pouvais m’ouvrir vers d’autres horizons et pourquoi pas à l’international.

Vos projets ?
Avec pleins de choses dans ma tête, oui, je prépare un prochain film. Peut-être que celui-ci sera sans titre cette fois-ci…

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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