The Ring : Un cercle artisanal
13 juillet 2025 // Cinéma // 4852 vues // Nc : 186

À Antananarivo, trois jeunes passionnés de cinéma signent un thriller fantastique aussi sombre qu’ambitieux : The Ring. Tourné dans une maison abandonnée, le film plonge un groupe d’amis dans un monde parallèle où la mort rôde à chaque détour. Avec peu de moyens mais beaucoup d’audace, l’équipe parie sur la peur… et sur la force du cinéma fait maison.

Un vent froid souffle sur Ambohipo. Une maison abandonnée, un couloir qui craque, des ombres qui bougent sans logique… et cette étrange bague qui ouvre un passage vers une autre époque. Un autre monde. Là où la mort s’invite sans frapper. Là où l’amitié devient un piège, et où les années s’effacent pour mieux piéger les âmes. The Ring – aucun lien avec le film de Gore Verbinski – est un thriller psychologique, nerveux et hanté, réalisé par trois passionnés de cinéma qui ont décidé de provoquer les démons, avec une caméra, un micro, et beaucoup d’audace.

Elio Christian Tsima, Basil Njaranirina et Yves Jinisky Be n’avaient pas d’argent, mais ils avaient une vision. Alors ils ont tout fait eux-mêmes. Scénario, tournage, montage, son, effets… Une aventure artisanale, tournée en deux mois dans des lieux qui suintent la légende urbaine. À Ambohipo, sur le plateau, des rumeurs de monstres circulaient. « On priait tous les jours. Le décor faisait flipper pour de vrai », raconte Elio, mi-sérieux, mi-amusé. Et c’est dans cette ambiance qu’est née The Ring, inspirée de ces lieux chargés de peur et de mémoire.Dans le film, Oleck, garçon tranquille, bascule avec ses amis dans un monde parallèle. L’année 1996, choisie comme époque de ce cauchemar, colle à l’esthétique un peu crasseuse et brumeuse du thriller malgache que le trio tente de créer. « Faire peur, ce n’est pas juste crier », précise Yves Jinisky. « C’est savoir faire réagir un acteur à ce qui n’existe pas encore. Jouer la terreur quand le monstre est dans ta tête », rajoute Basil Njaranirina.

Trois cerveaux, trois paires de bras. Elio Christian s’occupe du montage et de la voix-off, Basil assure le cadrage et le maquillage, Yves s’attelle au son. Et tout ça, avec un budget quasi inexistant. Sept mois de préparation, des économies personnelles, des castings et des formations maison pour les acteurs. On est loin des studios californiens, mais l’envie est là, solide comme un cri dans la nuit. Derrière ce film, il y a aussi Youth Corporation, leur boîte, leur laboratoire, leur rêve. Et une ambition de faire voyager The Ring à travers Madagascar, de province en province, pour réveiller le cinéma de genre dans l’île. Une suite est déjà en chantier. Mais surtout, une idée circule. « On peut créer du cinéma ici, avec ce qu’on a, même quand on n’a presque rien », comme le clamment les trois cinéastes d’Ambohipo.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 38 82 764 68

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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