Swenn Mohn : Le cinéaste du son
6 juillet 2025 // Cinéma // 3531 vues // Nc : 186

Il fabrique des émotions comme d'autres sculptent le silence. Compositeur de musiques de films, Swenn Mohn, jeune prodige malgache installé en France, s’impose peu à peu dans l’univers exigeant de l’audiovisuel. Une trajectoire discrète mais d’une redoutable précision.

Sélectionner les notes comme on choisirait les mots d’un dialogue. Voilà le métier de Swenn Mohn depuis dix ans, écrire des musiques de film. Pourtant très jeune, il a déjà plus d’une trentaine de projets à son actif : séries, animations, courts-métrages, ici et ailleurs. « Ma toute première fois était pour la série Cops & Monster », se souvient-il. L’artiste travaille dans plusieurs projets de court-métrages et de séries. Il est finaliste du Label Compo 2024. Une reconnaissance qui, pour les connaisseurs, vaut son pesant d’estime dans le milieu. Rien d’étonnant pour qui connaît son parcours.

Pour lui, l’histoire d’amour avec la musique commence tôt, avec un violon sous le menton. Puis, l’adolescence s’invite, curieuse, et Swenn s’essaye au piano, à la guitare, au saxophone, à l’ukulélé, à l’harmonica… En 2007, il partage ses covers sur YouTube. Mais rapidement, il sent que ça ne suffit plus. Il quitte alors Madagascar pour suivre des études en ingénierie du son. « J’étais devenu trop technique, et moins artistique. Faire de la musique me manquait, donc je suis revenu petit à petit à la composition », confesse l’enfant prodigue. C’est en regardant une série qu’il découvre, presque par accident, ce qu’est la musique de film. La révélation est immédiate. Il bifurque, file entre la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, absorbe les influences, affine ses outils. « J’ai mixé tout ça : l’interculturalité, les techniques apprises durant ces voyages, et le feeling qui était toujours là. Et le Swenn Mohn est né », explique-t-il, presque amusé.

Aujourd’hui, il compose dans un univers où les textures ont pris le pas sur les mélodies. Mais lui préfère nager à contre-courant. Il assume son goût pour les lignes musicales claires, les thèmes récurrents, les leitmotivs qui collent aux images comme une seconde peau. « Un compositeur doit être intégré dès que le scénario est bouclé. Il faut de vraies discussions, de vrais échanges avec le réalisateur, sinon la musique devient un simple habillage », insiste-t-il. Car pour lui, chaque mouvement de caméra, chaque nuance de lumière mérite sa propre vibration sonore. Une musique qui respire avec l’image, qui vit avec elle.
Swenn Mohn, c’est aussi une âme d’entrepreneur. Il démarche lui-même producteurs et réalisateurs, avec cette idée fixe : créer des liens durables. « Mon plan, aujourd’hui, c’est de rencontrer de jeunes réalisateurs, et grandir ensemble. Faire quelque chose d’immense », dit-il les yeux brillants. Et pour ceux qui veulent suivre ses pas en coulisses, ses compositions sont à découvrir sur Instagram. En attendant 2026, où il promet de dévoiler un projet plus personnel.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : https://www.swenn-mohn.com/
Facebook : Swenn Mohn

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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