DJ Kiady : De busboy à DJ !
16 février 2025 // By Night // 5706 vues // Nc : 181

Une aventure inattendue dans le milieu du DJing, c’est pourtant dans l’un des plus grandes boîtes de nuit du Canada, Le Dagobert, que Kiady Andrianaivo a fait ses armes. Son parcours est marqué par des opportunités saisies avec audace et une passion grandissante pour la musique et le monde de la nuit.

© Mickael Fafard
de Faute-O-graphie

De busboy à promoteur ?
En 2019, j’ai déménagé au Canada. Dès que j’ai eu 18 ans en 2022, j’ai directement travaillé dans les bars, puisque le monde de la nuit m’intéressait beaucoup : les contacts, la fête… J’ai commencé en tant que busboy ou aide serveur : remplir les frigos, faire l’inventaire, faire le ménage à la fin des soirées. Un emploi temporaire. Quelques mois après, au fil des contacts, je suis devenu promoteur et avec une équipe, on organisait des événements. Je ramenais des gens et en fonction du nombre de personnes, je gagnais de l’argent.

De promoteur à DJ ?
Chaque fois qu’on était avec des amis, je suis toujours celui qui envoie la musique. Ensuite, l’idée de me lancer dans le DJing, c’est d’abord en étant devenu amis avec des DJs. Dans les soirées, certains envoyaient des chansons malgaches, et les malgaches dans la boîte me voyant à côté du DJ pensaient que c’était moi qui envoyais les chansons. La rumeur s’est propagée. (rires) Durant l’organisation de la RSM ou Rencontre Sportive Malgache l’équivalent de la RNS en France, il y a des levées de fonds, notamment pendant le réveillon. À ce moment-là, il cherchait un DJ, je me suis dit pourquoi pas. Sur un coup de tête !

Entre temps, mon boss m’a demandé de trouver un DJ urbain dans le style afro, ce qui est rare à Québec. Donc, je me suis proposé. J’ai commencé en septembre et j’ai loué des platines. Je me suis enfermé dans ma chambre pour apprendre et m’entraîner pendant un mois et demi. Finalement, j’ai fait ma première soirée dans une salle remplie. Et j’ai enchaîné avec la soirée du réveillon. C’était génial !

Devenir DJ au Dagobert, le plus grand nightclub du Québec…
C’est une boîte de nuit qui existe depuis plus de 40 ans à la recherche d’un DJ résident. Je ne me sentais pas capable de mixer pendant 5 heures d’affilée, de 22 heures à 3 heures du matin, mais en même temps, je me suis dit que c’était une opportunité. Finalement, au mois de mars, je suis devenu DJ résident, j’étais très bien accompagné. Petit à petit, j’ai construit mes soirées, j’ai fait la rencontre du DJ de Snoop Dog. Pendant le FEQ ou le Festival d’Eté de Québec, de grands artistes animent toute la ville pendant une semaine. Ils font leur after au Dagobert, et j’ai eu l’occasion de rencontrer le DJ de 50 Cent, de Futur, de Nicki Minaj…

Du Dagobert au Cognac Avenue…
J’ai commencé à être résident à Cognac Avenue tous les mercredis. J’ai pu faire l’after show de Djadju et Tayc avec DJ Trésor, Singila… En décembre, je suis revenu à Madagascar pour voir la famille, mais j’ai également animé une soirée à La Balançoire, rencontré les autres DJs malgaches et surtout découvrir la nightlife à Tana. Les musiques qui font danser les gens au Canada et à Mada, ne sont pas les mêmes.

Justement quelles sont tes influences musicales ?
J’aime les influences caribéennes. J’adore le shatta, l’amapiano, le kompa et du zouk en fin de soirée. L’avantage d’être DJ au Canada, ce sont les influences musicales à la fois américaine et française. Être DJ au Canada me permet de fusionner ces styles et de répondre aux goûts variés du public.

Les projets ?
À court terme, je veux apprendre à produire de la musique. C’est encore quelque chose de différent. Il faut du temps, de l’argent puisqu’il faut investir. Sinon, pour cette année, je voudrais découvrir d’autres pays, peut-être la France, je compte aussi revenir à Madagascar pour faire des soirées. Je voudrais continuer à faire les premières parties d’artistes, c’est une très belle expérience. Peut-être les accompagner en tournée ou faire moi-même une tournée ! Mais, je dois également continuer mes études en sciences humaines et gestion d’entreprise au CEGEP, l’équivalent des années préparatoires à l’Université.

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Instagram : DJKiady

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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