Go Go Dancer : Dans la lumière, après la nuit
14 juin 2025 // By Night // 2167 vues // Nc : 185

Enflammer le dancefloor de l’Hôtel de l’Avenue à Analakely, la nuit tombée : c’est leur travail. Ces quatre jeunes filles – toutes à la vingtaine – égayent ce club à partir de 21 heures les jours de semaine et 22 heures le week-end, pour ne rentrer qu’au petit matin. La nuit, elles tiennent la scène et la ligne.

Costume très léger, déhanchement bien millimétré ne laissant pas les yeux des clients indifférents. Dans le brouillard scénique, lumière stroboscopique légèrement tamisée, elles reproduisent des pas de danse qui ne relèvent nullement de l’improvisation. « Il n’y a pas de place pour ça dans notre métier. Tout est bien préparé en groupe, quel que soit le rythme proposé par le D.J. », dévoile Keiza. Et c’est vrai : de l’électro au kilalaky, de l’afro au dihy gasy et même de la danse de salon ou du tango argentin, les demoiselles sont éclectiques. « Notre présence sur cette piste a pour but d’inciter les clients à se mettre à l’aise, se lever et danser », explique Nehemia. Josia, Anja et Paulina – autres membres de la bande – acquiescent.

Pour ces oiseaux de nuit, gagner son steak grâce à la danse est comme joindre l’utile à l’agréable. « Il s’agit d’une passion pour nous toutes, depuis nos tendres enfances », laisse entendre Anja. Et ça paie relativement bien – surtout avec les pourboires – pour des jeunes adultes comme elles. « Des filles avaient entrepris ce travail avant nous, et d’autres viendront emboîter nos pas. Mon seul message est de respecter ce métier. Respectez-vous, pour la pérennité de ce travail », lance Keiza en grande sœur. Grâce à leur sérieux, Go Go Dancer est fréquemment appelée à danser dans des événements, à assurer le poste d’hôtesses. Leurs silhouettes, un des critères de recrutement pour être danseuse de nuit, y sont aussi pour quelque chose.

Danser la nuit, ça pourrait sembler facile. Paulina confie le contraire. « Souriantes et accueillantes envers les clients de la maison, nous faisons face parfois à des esprits bornés qui nous prennent pour des filles de joie et se permettent de nous harceler, jusqu’à faire des attouchements sexuels », regrette-t-elle. Les déhanchements gracieux et les mouvements ondoyants, parfois suggestifs, rendent certains fous. Heureusement, une convention a été établie avec l’Hôtel de l’Avenue : pas de photos, ni de contact physique. Sinon, les videurs jetteront les concernés dehors. « Nous sommes danseuses. Rien de plus. Malheureusement, même certains de nos proches ne comprennent pas ça », regrettent-elles. La seule chose qu’elles aspirent à faire est de danser sans se vendre, briller sans s’éteindre

Rova Andriantsileferintsoa

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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