Nanah Gona : Bande de musicos
3 juin 2021 // Musique // 9272 vues // Nc : 137

Nanah Gona veut perpétuer les rythmes traditionnels malgaches, notamment ceux de l’Alaotra-Mangoro comme le betatoato. Une musique qui a son histoire et qui mérite d’être reconnu au niveau national, et pourquoi pas international ?

On parle souvent des musiques traditionnelles du Grand Sud, pourtant la Grande Île regorge de nombreux autres styles encore méconnus. Nanah Gona fait précisément partie de ces groupes qui veulent mettre en avant les richesses de leur ville, Moramanga, située dans la partie centre-sud de la région de l’Alaotra-Mangoro. Leur musique s’inspire de la tradition musicale de leur région, le betatoato, : une danse traditionnelle de l’ethnie Bezanozano rythmant tous les événements locaux, mariages, levées de pierres ou famadihana (retournement des morts).

Les hommes sont revêtus du malabary en soga, une sorte de tunique à carreaux, avec le lamba soga sur l’épaule et un chapeau à large bord, tandis que les femmes portent une robe longue, un foulard et un lamba noué sur les hanches. Ensemble, ils exécutent différents mouvements qui consistent à bouger tous les membres en suivant le rythme de la musique.

C’est ce patrimoine que Nanah Gona veut promouvoir, d’abord à Tana mais aussi dans d’autres régions de l’île, voire à l’international. Raison pour laquelle, le groupe multiplie les représentations dans la capitale.

Ne voulant pas se contenter de faire du « root » revivaliste, les membres apportent une touche de modernité en intégrant d’autres instruments. Le quartet est ainsi composé de Narilala Rabearivelo ou Nanah, chant, kabosy, guitare rythmique et accordéon, de Mickaël Nohenoina à la guitare basse, de Frank Rafalison à la batterie et percussions et de Manouh Bakozetra à la guitare électrique et acoustique. « Après mon retour à Madagascar, j’ai décidé de fonder le groupe en 2007. Le nom gona  est tiré du dialecte de Moramanga, utilisé quotidiennement pour définir une bande ou une troupe », explique Nanah, le leader.

Les textes sont plutôt engagés. La vie quotidienne, les problèmes sociaux, la sagesse malgache et bien sûr les coutumes de l’ethnie Bezanozano. Par exemple, dans la chanson Manan’ezaka (Faire des efforts), le groupe affirme que chaque objectif à atteindre demande un effort soutenu, de la persévérance et de la patience. « En tant qu’artiste, nous avons un rôle à tenir. Nous avons comme devoir d’éduquer la société. ». Nanah et sa bande compte apporter quelques modifications à leurs morceaux que ce soit au niveau de l’image, du son et des prestations scéniques.Le projet de sortir un nouvel album, « Come Back » ,est également en cours. Tout cela, en attendant de remonter sur scène dès que la situation sanitaire le permettra.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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