Kiady Rakotondramanana : Manger en stéréo
3 juillet 2025 // Influenceur du mois // 6058 vues // Nc : 186

Kiady Rakotondramanana se filme en train de manger bruyamment, le visage maquillé. Des restaurants le paient pour ça. Ses followers, l’eau à la bouche, se détendent devant ses vidéos. Le pionnier du mukbang ASMR à Madagascar a fait une entrée remarquée en mêlant sa passion pour la bouffe et la beauté.

Tous les téléphones en mode silencieux. Les portes closes. Pas un grincement au sol. Voilà l’atmosphère nécessaire pour tourner ses vidéos. « On interrompt tout si un chien aboie, si une voiture klaxonne ou si un marchand de koba passe et crie. Le silence doit être total », insiste-t-il. C’est que tout repose sur les sons. Son travail consiste à se filmer en train d’avaler plusieurs plats, captant les slurps, les crunches, les cracs… Bref, une symphonie de la mastication. Une expérience sensorielle censée détendre l’audience.

À chaque tournage, Kiady engloutit jusqu’à cinq plats, souvent concoctés par des restaurants réputés. « C’est grâce à la génétique si je ne grossis pas », lance-t-il, hilare. Le micro est calé au plus près de la bouche. Ce n’est pas juste une dégustation, précise-t-il, c’est un contenu destiné à éveiller les sens, à relaxer. Avant ça, il faisait des tutos maquillage.

Le mukbang, né en Corée du Sud au début des années 2010, a d’abord consisté à manger de très grosses portions face à une caméra, en interaction avec le public. Puis l’ASMR s’en est mêlé, ajoutant une dimension sonore : les bruits de mastication, amplifiés, sont devenus les véritables stars. Entre performance, rituel social et trip sensoriel, le format a conquis la planète.

Kiady s’y est mis en 2024. À Madagascar, les avis sont partagés. Montrer autant de nourriture dans un pays où la malnutrition reste une réalité dérange encore. Il le reconnaît, tout en regrettant les malentendus autour d’un concept qu’il est pourtant le premier à défendre ici. Heureusement, les restaurateurs, eux, adorent. Il leur apporte de la visibilité et glisse au passage quelques messages pub pour des cosmétiques. Il maquille, il mange, il vend. Et ses rouges à lèvres qui tiennent, même après cinq plats, intriguent. « Les deux niches se nourrissent », glisse-t-il avec un sourire.

Mpihary Razafindrabezandrina

Instagram : kiadyrakotondramananamua
Facebook : Kiady Rakotondramanana
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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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